Juste pour remonter le moral de ces français (privilégiés) qui vont partir en vacances gaspiller leurs précieux deniers durement gagnés à la sueur de leur front… Ou ceux qui ont emprunté à leur banque pour passer quelques jours de « farniente bien mérité ».
Toujours plus de ménages français surendettés ! La Banque de France s’attend à ce que plus d’un million de familles dépose un dossier d’ici au 31 décembre prochain. Crésus a reçu 12% de dossier de plus que l’an passé sur les six premiers mois de 2011. L’association, qui apporte un soutien juridique, économique et social aux familles surendettées, fait le même constat dans son rapport d’activité, que nous nous sommes procurés. Les dossiers qu’elle traite établissent un montant moyen de dettes impayées de 37.500 euros par ménage surendettés en France. L’association milite pour qu’un fichier des crédits soit établi pour enrayer le phénomène. Avant d’accorder un crédit les organismes financier doivent vérifier que l’emprunteur est solvable.
Oui. L’éclairage fourni pour cette étude est, en effet, assez glauque. Il dévoile l’un des coins sombres de notre société, là où se débattent 900.000 foyers. Une population en hausse de 17%, depuis le début de l’année, et dont les difficultés sont extrêmes puisque leur endettement moyen est de 34.500 euros, ce qui est, quand même, une somme colossale. Dans ce dossier, il faut, avant toute chose, tordre le cou aux insanités qui courent à propos du surendettement. Bien évidemment, il y a des familles irresponsables dans la gestion financière et critiquables, mais elles sont très minoritaires. L’austère Banque de France nous dit qu’en 2011, on ne multiplie pas les crédits pour s’offrir une nouvelle bagnole. Dans 8 dossiers sur 10, on est surendetté pour payer ce qu’on appelle, « les charges courantes » : logement, énergie, transport ou celles de santé. En clair : les dépenses de base.
A-t-on une photo globale de ces foyers surendettés ?
Oui. Globale mais aussi très fine. C’est une photo où apparaissent, d’abord, de plus en plus de cheveux blancs.
- On constate une augmentation massive des dossiers dont le responsable du foyer a plus de 55 ans. Ils représentent, désormais, le quart des surendettés. Ils n’étaient que 13%, il y a 10 ans. C’est le reflet de la baisse du pouvoir d’achat des retraites, mais aussi de l’aide de plus en plus longue et lourde qu’apportent les parents à leurs enfants.
- Ensuite, on voit qu’il s’agit de personnes isolées qui vivent seules pour 65% d’entre elles, et qui, dans 8 cas sur 10, sont locataires de leur logement.
- Enfin, ce sont majoritairement des ouvriers ou des employés, dont les revenus sont équivalents, ou inférieurs, au S.M.I.C et qui, pour 25% d’entre eux, sont au chômage ou sans activité.
On a beaucoup parlé, il y a 2 ans, de prévention en matière de surendettement. Ca ne marche pas ?
C’est même un échec ! Il y a 200.000 nouveaux dossiers par an à la Banque de France, et l’on sait pourquoi. Dans 95% des cas instruits par la Commission de Surendettement, les personnes en difficulté ont contracté, en moyenne, 10 emprunts, 10 dettes différentes auprès d’établissements financiers, principalement des banques. Et cela est proprement insupportable parce qu’on sait qu’il y a une solution : le fichier actif des crédits. Ce serait une base de données centralisées qui enregistrerait tous les crédits souscrits par chaque emprunteur. Un outil qui permettrait la prévention et, si nécessaire, la fermeture du robinet, en cas d’excès. Le problème, c’est que les banques qui ont peur de perdre ces clients faciles et rémunérateurs et qui, en plus, ne souhaitent pas livrer des informations aux concurrents ont, jusqu’ici, réussi à torpiller cette idée. Christine Lagarde, l’ancienne ministre de l’Economie, nous dit qu’elle étudie la solution mais qu’elle laisse la patate chaude à son successeur Baroin.
Le bloc-notes :
La Commission des Finances du Sénat nous promet une rentrée fiscale 2012 sévère : il faudrait, selon elle, trouver 10 milliards d’euros d’économie supplémentaires pour tenir les déficits.
D’un autre côté, une bonne nouvelle pour les entreprises du bâtiment : le gouvernement prépare un permis de construire plus simple et plus rapide. Ce n’est pas du luxe et cela leur permettra de relancer ce secteur.
Il n’y a plus de fabriquant de machine à écrire dans le monde : la dernière usine vient de fermer ses portes en Inde. Pour les nostalgiques, c’est foutu !
La note du jour :
6 sur 20 à Jean-Cyril Spinetta : le président du conseil d’administration d’Air France-K.L.M a été nommé, hier, président du conseil de surveillance d’Areva. A force, trop de présidence vont finir par tuer les présidences !