Mona Lisa n’a pas fini de faire parlé d’elle !
D’après les informations du site LE FIGARO.FR, une pétition circulerai pour que le chef d’oeuvre soit exposé à Florence, le musée oppose un refus en raison de la fragilité du tableau.
Trop fragile. La France ne prêtera pas La Joconde. «Avec le temps, le tableau peint sur un panneau de bois de peuplier très mince s’est courbé et présente une fente nettement visible au dos, côté gauche, explique au Louvre Vincent Pomarède, le conservateur en chef du département des peintures. Tous mes homologues en France comme à l’étranger savent cela. Même quand nous la décrochons pour son examen annuel, nous ne l’amenons pas au laboratoire, nous l’étudions en salle. Deux heures en dehors de son caisson isotherme suffisent pour constater que sa fente s’élargit.»
«De toute façon nous n’avons reçu aucun dossier officiel pour un tel prêt», ajoute-t-on à la direction, en réponse à une demande formulée jeudi. Elle émane d’une association italienne – et non d’un musée, ce qui est inhabituel. Un certain Comité national pour la valorisation des biens culturels, composé d’anthropologues, d’historiens et d’experts, mais aussi très remis en cause par nombre d’universitaires de la péninsule. À sa tête, Silvano Vincenti est un ancien présentateur de télévision qui, depuis quelques années, s’est autoproclamé détective et historien de l’art.
L’homme a déjà trouvé des traces d’arsenic sur les os de Pic de La Mirandole et soutient que ce dernier a été empoisonné. Il a travaillé sur la reconstitution par ordinateur du visage de Dante à partir de mesures prises sur le crâne du poète; et livre un portrait qui vaut ce qu’il vaut. Il s’est aussi penché sur celui réputé de Pétrarque pour découvrir qu’il avait en fait appartenu à une jeune fille. L’été dernier, il prétendait avoir mis la main «à 90 %» sur les restes du Caravage dans l’ossuaire d’un petit village toscan, lequel est depuis très heureux de cette aubaine qui lui apporte un surcroît de touristes.
Parmi ses autres projets, Vincenti rêve de passer au crible les restes de Léonard de Vinci au château d’Amboise. En attendant, il fouille dans un ancien couvent florentin dans l’espoir de retrouver le squelette de Lisa Gherardini, alias Mona Lisa. Cela ne l’empêche pas d’émettre l’hypothèse que le fameux portrait pourrait être non pas celui d’une dame, mais d’un jeune apprenti maître.
Contre l’avis des conservateurs
En décembre, il déclarait à un journal britannique avoir repéré les lettres L et V inscrites en minuscule dans l’œil droit de la Joconde. Il voyait là un indice laissé par le peintre, peut-être amoureux de son modèle. D’autres ne discernèrent que les craquelures du temps…
Fidèle à cet activisme médiatique riche en spéculations mais dont le consensus scientifique fait souvent défaut, Vincenti a lancé un appel sur Internet sous la forme d’une pétition. L’ambition est de réunir les dix mille signatures susceptibles, à son avis, de faire céder le Louvre afin que revienne le chef-d’œuvre cent ans après sa dernière «visite» en Italie. À la suite de son vol, en 1911, La Joconde avait en effet été retrouvé deux ans plus tard à Florence. Un antiquaire qui se l’était vu proposer à l’achat avait alerté la police. Cette aide précieuse avait été remerciée: le tableau avait été exposé à Florence, Rome et Milan.
Après la Seconde Guerre mondiale, la belle au sourire énigmatique, française parce que achetée par François I er à l’exécuteur testamentaire de Léonard, n’est sortie que deux fois: en 1967, à l’initiative d’André Malraux, pour une exposition à New York puis, en 1974, pour une exposition à Tokyo avec une brève étape à Moscou. À chaque fois la décision avait été prise directement par l’Élysée, contre l’avis des conservateurs. Pour l’heure, l’initiative de Vincenti n’a reçu le soutien que d’une autorité publique: le gouvernement de la province de Florence. «Je n’ai jamais rien prêté contre mon gré», prévient Vincent Pomarède.
Source: le figaro.fr