L'histoire
Milo Tindle, un jeune comédien au chômage, se rend chez Andrew Wyke, millionnaire et auteur de romans policiers. Son objectif : convaincre le romancier de divorcer de son épouse avec qui il vit désormais. Contre toute attente, Wyke accepte. A une condition cependant : Tindle devra l'aider à simuler le cambriolage de sa propriété, afin de toucher l'argent de l'assurance... C'est le début d'un duel implacable entre deux intelligences rivales, entre deux hommes qui sont peut-être moins opposés qu'il n'y paraît...
Mon avis
Voilà encore quelques années, la sortie d'un film de Kenneth Branagh créait systématiquement l'évènement. Le limier (remake du film de Mankiewicz de 1972 dont je ne gardais aucun souvenir) son nouvel opus sort dans une indifférence générale et avec seulement 4 salles à Paris ! Pourtant l'entreprise est intéressante. Jude Law (aussi producteur) reprend le rôle tenu alors par...Michael Caine, qui lui reprend le rôle du romancier tenu à l'époque par Sir Laurence Olivier. Le scénario d'Harold Pinter tiré d'une pièce d'Anthony Shaffer (lui-même scénariste) n'est pas ce que j'appelerai passionnant, il est sans surprise, assez bien fait et bien écrit, mais tout cela reste très lisse, très correct. Dans ce jeu du chat et de la souris, on aurait aimé un peu plus de passion, de méchanceté, de cruauté. En fait on y croit pas vraiment. L'intérêt principal reste bien entendu dans le beau duo d'acteurs qui s'affrontent dans ce huit-clos pas vraiment étouffant. Une sorte de passation de pouvoir entre nouvelle et ancienne garde du cinéma anglais, tout comme elle était passée entre Caine et Oliver en 1972. Pour cela le film est hautement symbolique. Si on retrouve tout le savoir faire de Branagh en matière de direction d'acteur, sa mise en scène reste très sage, conventionnelle, et comme le scénario un peu trop soft, mais ceci explique sans doute cela. Un film à voir donc pour ses acteurs, tous les deux parfaits même si le film lui ne l'est pas.