Fidèle à la tradition albiceleste, la génération actuelle possède également des attaquants d’un très haut-niveau. Mais comme Maradona en 2010, Batista se contente d’aligner des individualités sans aucun projet collectif. Aligner, c’est bien le terme, car en fin de match ce soir, Agüero, Higuain, Tevez et Messi formaient une ligne de quatre piquets s’essayant à tour de rôle en vain dans des numéros de solistes.
Pendant ce temps, Javier Pastore, seul véritable meneur de jeu du groupe de Batista et révélation de la saison à Palerme, rongeait son frein sur le banc. « Nous avons joué trop lentement et pas assez dans la verticalité, mais nous devons garder notre calme et continuer à faire confiance à l’équipe en place », se contentait de commenter l’entraîneur argentin après la rencontre.
Sortis sous les sifflets du public de Santa Fé, les joueurs de l’Albiceleste n’ont rien montré de convaincant. La défense est lourde, le milieu manque de créativité et les attaquants choisis ne sont pas du tout complémentaires. Tevez se morfond sur son côté gauche. Messi, malgré un manque de motivation certain, était encore le seul à pouvoir faire la différence par son jeu de passes.
Mais Lavezzi a manqué de talent (33e) là où Higuain a manqué de vivacité (76e). Et encore une fois, comme face à la Bolivie, l’Argentine s’en sort bien avec un nul. Car les Cafeteros auraient dû l’emporter avec plus d’application. Ramos (19e), Moreno (24e), seul devant le but complètement vide, Falcao (41e, 66e) ou Armero (64e) eurent en effet les occasions pour tromper l’homme du match.
Le plan de jeu de la Colombie est très simple. Son organisation défensive menée par Mario Yepes est infaillible, sept joueurs restant en permanence en position. Devant, Falcao est un point d’appui formidable pour ses deux ailiers Ramos et Moreno, dont la valeur sur le marché européen devrait monter en flèche après leurs performances dans cette Copa.
Voilà qui fait de la Colombie un parfait candidat pour une place dans le dernier carré et, pourquoi pas, à la victoire finale, même si son entraîneur jouait l’intox après la rencontre. « Nous avons très bien joué et montré nos progrès, mais c’est l’Argentine qui a contrôlé le jeu et reste le grand favori au titre », annonce Hernan Dario Gomez.
Argentine : Romero – Zabaleta, Burdisso, G. Milito, Zanetti – Banega (Higuain, 72e), Mascherano (cap.), Cambiasso (Gago, 60e) – Lavezzi (Agüero, 60e), Messi, Tevez. Entr : Batista.
Colombie : Martinez – Zuniga, Perea, Yepes (cap.), Armero – Sanchez – Moreno (Mosquera, 90e), Guarin, Aguilar (Soto, 89e), Ramos – Falcao (Gutierrez, 87e). Entr : Gomez.