Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais entendre Virenque s’exprimer à la radio et à la télévision m’est insupportable ! Passons sur sa connaissance du cyclisme, c’était son métier et il s’en sort bien. Mais il y a la voix, nasillarde, le ton monocorde et l’expression niaise et limitée à deux cents mots de vocabulaire qui fait penser au Petit Gibus de La guerre des boutons avec sa fameuse réplique : « Si j’aurais su, j’aurais pas venu ! ». Au moins le héros en culotte courte du célèbre film d’Yves Robert avait-il l’excuse de sa juvénile naïveté pour malmener ainsi la langue française, ce qui n’est pas le cas du consultant d’Eurosport et d’Europe 1, bien mal inspiré lorsqu’il s’agit de maîtriser syntaxe et concordance des temps, avec la bénédiction des patrons des stationsqui l’ont mis en place. Il y a aussi quelque chose de provocateur de la part des médias privés à utiliser Virenque, comme si de rien n’était. Les gens normaux ne méritent pas ça !
Pour beaucoup, hélas, la star déchue est encore l’idole des foules et autant en profiter pour « draguer » auditeurs et téléspectateurs et faire monter l’audimat. Qu’importe que les invités, les consultants aient des « casseroles aux fesses », qu’ils soient mouillés jusqu’au cou dans le plus grand scandale qu’ait connu le Tour, même s’ils ont payé leurs écarts : l’essentiel est qu’ils aient encore suffisamment d’admirateurs pour les écouter sur les ondes.
Décidément la mentalité des Français m’échappe. Ils ont préféré Poulidor à Anquetil, ont rejeté Armstrong sur la fin, accablé Vinokourov l’autotransfusé, craché sur Rasmussen en 2007 dans l’Aubisque et hué Contador au Puy-du-Fou, mais ils vénèrent toujours Virenque ! Musseuw, lui, a été interdit d’antenne à la TV par le gouvernement flamand après avoir été impliqué dans une vilaine affaire de produits interdits à la fin de sa carrière !
Comment Virenque peut-il être objectif en évoquant les problèmes de dopage ?La fouille du bus de Quick-Step par la Gendarmerie, avant le départ de Vendée, alors qu’on s’interrogeait sur les raisons de cette intervention, en donne un aperçu : « Peut-être qu’ils ont oublié de faire le contrôle technique ! », a-t-il suggéré sans forfanterie. On ose croire que c’est de l’humour…
Ce n’est pas avec de tels ambassadeurs que le sport cycliste va se reconstruire, la course sur route redevenir crédible aux yeux des vrais passionnés, ceux qui restent amoureux du vélo malgré les dérives qui détruisent leurs rêves. A croire que dans ce pays on préfère plus ceux qui ont trempé dans les embrouilles que les autres, moins médiatiques. Bernard Tapie, ancien ministre passé par la case prison triomphe aujourd’hui au théâtre et en justice et vient de récupérer au passage plus de 200 millions d’euros de la vente d’Adidas. Et s’il se présentait à la Présidentielle ?
Heureusement il y a Jean-François Bernard (France Info, L’Equipe TV), Jacky Durand (Eurosport), Laurent Jalabert (France 2, RTL) et d’autres, bien agréables à écouter, comme le fut le regretté Laurent Fignon. Mais on aimerait aussi entendre les Bassons, Gilles Delion, Cédric Vasseur, les chantres de l’anti-dopage. Pourquoi le micro leur est-il fermé ?
Bertrand Duboux
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 02 septembre à 13:33
Bravo Duboux, l'un des derniers vrais passionnés de vélo, regretté Monsieur cyclisme de la TSR, franc, enthousiaste et compétent, qui viole l'omerta pour le bien de la petite reine. V...serait plus à sa place dans une pharmacie.