Après quelques déceptions et quelques quarts d’enthousiasme, c’est bien la première exposition de ces Rencontres de la Photographie d’Arles (jusqu’au 18 septembre) qui me transporte, qui me séduise, qui me fasse à la fois rêver et réfléchir. Le nom de Cy Twombly est bien sur l’affiche (et, sortant de l’exposition, j’apprends son décès), mais il vous faudra aller à (en) Avignon pour voir ses photographies. Par contre il y a là deux artistes que Twombly avait invités, et tous deux travaillent sur la disparition de l’image, sur l’impossibilité de représenter un visage, sur la fin du portrait, sur la mort des stars aussi peut-être. L’un utilise la photographie (mais est-il photographe ?), l’autre pas, mais est-ce si important ?
A l’étage, c’est l’occasion de (re) voir 24 Hours Psycho, l’étirement sur 24 heures par Gordon du film de Hitchcock, et à la librairie d’Actes Sud, d’acheter le roman de Don DeLillo, Point Omega, dont ce film est l’alpha et l’omega.
Face aux portraits détruits et recréés de Douglas Gordon, Miquel Barcelo peint des anonymes : visages non plus détruits mais défaits, yeux non plus absents mais décomposés, non plus un vide rempli de reflet, mais une descente vers le bas, une fonte des traits, un dégel de formes délavées. Barcelo peint avec de l’eau de Javel sur des toiles de lin noir et les visages deviennent des ombres, des fantômes, des esprits (Alberto). On en arrive ainsi peut-être au constat de l’impossibilité du portrait.Photos de l'auteur. Barcelo étant representé par l'ADAGP, la photo de son oeuvre sera ôtée du blog à la fin de l'exposition.