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Retour sur un mariage princier

Publié le 06 juillet 2011 par Alex75

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C'était l'évènement mondain du week-end, le prince Albert de Monaco a épousé sa fiancée, Charlène, samedi dernier, devant huit cent invités de marque. Lors des répétitions, les futurs époux étaient apparus très complices, détendus, de quoi dissiper des récentes rumeurs de discorde au sein du couple, ces derniers jours, et mettant encore un petit peu plus de piment, dans le roman-photo des Grimaldi.

Retour sur un mariage princier

Ils semblent avoir fait des efforts pourtant, tentant de se parer d'un semblant de dignité. Ils tentent de nous faire oublier leurs frasques de jeunesse. Mais rien n'y fait, le ridicule leur colle à la peu. Les Grimaldi sont irréstiblement réduits à leur statut de petite dynastie princière, de principauté d'opérette, tout juste bon à faire la une de Gala, Voici ou Paris Match. On pourrait y apporter plusieurs explications objectives. A commencer par la petite taille de la principauté, sans doute, d'une superficie de 1,974 km2, en faisant le deuxième le plus petit Etat indépendant, derrière le Vactican, pour 31 100 habitants, dont à peine 7 000 Monégasques. Difficile d'exister, dans ces conditions. S'y ajoutant le désintérêt fondamental, sous tous points de vue, de cette petite encoche située entre Nice et Menton, aux allures de principauté de carton pâte. Le duc de Saint-Simon nous conte dans ses célèbres mémoires, et avec sa méchanceté coutumière, ”qu'à la cour de Louis XIV, le prince de Monaco passait pour un usurpateur, parvenu, arrogant et grotesque“.

Le prince Rainier de Monaco avait hérité de la morgue élégante de ses ancêtres, “c'était un homme de l'ancienne roche“. Avant de devenir le prince du nouveau rocher, bétonnant et construisant à tout va, au grand dam de son associé de l'époque, l'armateur grec Aristote Onassis, actionnaire aussi actif qu'encombrant de la Société des bains de mer, gérant tout le secteur de l'hôtellerie haut-de-gamme et des loisirs de la principauté. Et qui souhaitait faire de Monaco, une “usine à rêves” cinématographique, grâce au festival de Cannes.Rainier fit également de la médiatisation sa dissuasion, et de la une de Paris Match, sa seule “force de frappe“. L'ancien hebdomadaire de qualité, ayant fini par verser dans la presse de caniveau, faute de lecteurs, et avec qui la famille régnante a noué un fructueux contrat de plusieurs millions, dans la réalité des faits. Son mariage avec une célèbre actrice d'Hollywood, s'inscrit également dans cette stratégie médiatique.

Mais la malédiction d'Hollywood tomba sur Monaco, alors que l'argent coulait à flots sur le rocher, enrichissant la petite encoche se donnant des airs de banque suisse de la méditerranée. Durant l'automne 1962, une crise politico-financière, au sujet de la fiscalité, opposa Monaco à la France. Rainier rejetait avec hauteur les réputations internationales de paradis fiscal et s'accrochait à sa souveraineté nationale, “comme un de Gaulle en miniature“. Mais le fils Albert, n'était pas de la même trempe. Dès son avènement, en 2000, il abdiqua. Il succèda à son père, en 2005 et la transparence devint le maître mot. Mais les vertus privées ne font pas forcément les vertus publiques, le bétonnage ayant montré ses limites. Les nouveaux magnats des pays émergents ou les princes arabes ne trouvent plus palace à leurs pieds, les industriels italiens qui avaient fui les Brigades rouges, durant les années de plomb, étant rentrés chez eux entre temps.

Monaco en est devenu le royaume des simples riches, retraités, menant une vie tranquille, rangée, relégant définitivement les fastes d'antan aux oubliettes. Le souverain devait assurer sa petite légitimité dynastique, sur son petit rocher, et suivre le commun destin de ses sujets, se marier, faire des enfants, et si possible avec des épouses légitimes. Comme les mariages de raison d'autrefois, avec leurs contraintes, et leurs conforts…

    J. D.


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