Du 26 juin au 2 juillet, trois joueurs juniors de NHL sont venus s'entraîner au Ceops, centre d'évaluation et d'optimisation de la performance sportive, implanté à Rouen. GlaceNews est allé à leur rencontre et vous propose de découvrir leur préparation et le Ceops en trois volets. Aujourd'hui, interview de Jean-François Brunelle, leur préparateur physique*.
Guillemette Flamein : comment l'échange entre le Ceops et ces trois jeunes de NHL s'est-il construit ?
Jean-François Brunelle : je connaissais Jonathan Zwikel du temps où nous avons joué ensemble à Reims. J'établissais ma planification au printemps et je cherchais un moyen de casser la routine. Je lui ai écrit et c'est de cette manière que nous avons créé ensemble avec Gaëtan Brouillard cet échange.
G. F. : vous travaillez depuis trois ans à l'Université du Québec à Trois-Rivières et vous vous occupez de ces trois jeunes joueurs juniors de NHL durant l'été. Que retirez-vous de cette semaine de préparation à Rouen ?
J.-F. B. : je connaissais le niveau français pour y avoir joué. J'ai constaté que beaucoup d'efforts ont été faits pour qu'il se structure. Je pense qu'il est encore sous-estimé. Cette préparation apporte une motivation supplémentaire aux garçons. Le niveau des jeunes Français les a agréablement surpris. Cela les amène à vouloir se dépasser.
G. F. : qu'ont appris ces jeunes joueurs, selon vous, en Normandie ?
J.-F. B. : le hockey nord-américain demande de beaucoup prendre l'avion. C'est la première fois qu'ils venaient en Europe. Ce stage leur a apporté une ouverture sur le monde car ils vivent toute l'année dans un environnement qui est très fermé et très structuré. Ce stage leur a permis de voir et de vivre autre chose sur un rythme différent. Cela leur a ouvert l'esprit, leur a permis de se changer les idées afin de revenir dans leurs clubs mieux disposés.
G. F. : durant ce stage, vous avez dirigé également des séances de travail. Comment se sont débrouillés les jeunes Français ?
J.-F. B. : la France rattrape son retard dans la préparation physique et permet aujourd'hui à un joueur d'apprendre à être dominant en ligue Magnus. En Amérique du Nord, la préparation physique est une réalité depuis de très nombreuses années et les préparateurs doivent rivaliser chaque saison d'inventivité dans les planifications (rires) ! En ce qui concerne les jeunes Français, ils se sont accrochés. Cela prouve qu'il y a du chemin qui a été parcouru sinon, ils auraient vite abandonné. Ce que fait le club de Rouen au niveau de sa préparation physique est très très bien. Il faut que les autres regardent ce qui s'y passe pour faire progresser leurs joueurs.
G. F. : j'ai appris que vous programmiez du yoga dans votre préparation...
J.-F. B. : cela fait cinq ans que je développe ce concept toute l'année auprès des footballeurs américains, des triathlètes, des rameurs, des hockeyeurs, etc. Le yoga s'inscrit à l'intérieur de la séance, il est très bénéfique car sollicite chaque muscle, des orteils à l'extrémité des doigts et demande une grande concentration.
G. F. : pour conclure, que pensez-vous de cet échange ?
J.-F. B. : c'est la première expérience en échange de ce genre que je vis. J'en suis très content. J'ai bien l'intention de revenir et de développer autre chose !
* Jean-François Brunelle est entraîneur et préparateur physique à l'Université de Québec à Trois-Rivières. Il travaille également au Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières où il dirige un programme de LHPS, nouvelle ligue de hockey scolaire.
Demain, entretien avec Michaël Bournival et Philippe Lefebvre, juniors de la franchise NHL du Canadien de Montréal.
© en photo : Jean-François Brunelle au centre
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