le couloir de l’étage des chambres
D'habitude je ne recherche pas le contact avec des Français, mais la, après 6 semaines, ça faisait vraiment plaisir d'en rencontrer, des sympas de surcroît, et de mon âge.
Il régnait une ambiance familiale, on allait souvent manger ensemble le soir. J'ai découvert la fondue/pierrade à la thaï, dont le principe est intéressant : on met de la couenne de porc sur le dessus pour graisser l'appareil, puis on fait griller de la viande en haut, et bouillir des légumes et des nouilles dans l'eau en bas (ça donne une espèce de soupe).
Je ne peux malheureusement pas vous dire si c’était bon car c'est tombé le soir qui a suivi ma crise de gloutonnerie de Mae Salong, et je n'ai rien pu avaler... (rage et frustration) Mais ça avait l'air, en tout cas.
Le chien de la maison nous accompagnait toujours, planqué dans le sac de Thomas :
J'ai appris avec étonnement que Joyce et Thomas avaient habité dans le village akha de l'antépénultième post! Lui exerçait sa passion pour la photo, elle donnait des cours aux fameux gamins pour lesquels j'ai craqué, et ils logeaient dans le « homestay » à la magnifique vue dont j'ai aussi publié la photo.
Maintenant, Thomas travaille depuis 4 mois à l'Alliance Française de Chiang Rai (alors qu'il n'a pas la formation FLE!!)où il est le seul prof (re « ! »).
La-bas aussi c'est ambiance familiale. J'y ai passé un après-midi et je m'y suis tout de suite sentie chez moi.
Il y a en tout et pour tout 4 personnes (+ le chien, mascotte du lieu) : Gui le responsable (et un sacré baroudeur), Pam la secrétaire thaï, Mélanie la stagiaire française (niveau culture),
et Thomas LE prof... Il n'a pas le don d’ubiquité et Pam ne se distingue pas par son sens de l'organisation, ce qui pose parfois des problèmes pratiques : c'est ainsi que le pauvre Poum (très onomatopéiques, les prénoms thaïs : Pam, Poum, je m'attendais à voir débarquer à tout moment Plouf et Bang) a attendu pour rien son cours particulier alors que Thomas était déjà occupé avec un cours de groupe...
Il n'y a pas beaucoup de passage mais j'ai eu la « chance » de croiser le « cas » dont j'avais entendu parler : un veuf Français fraîchement expatrié (il y a 2 ans), qui croit à chaque fois rencontrer le grand amour avec des Thaïs qui n'en veulent manifestement qu'à son argent (comme celle qu'il avait emmenée cette fois-ci). Il essaie de les inscrire à des cours de français à l'alliance : vu qu'il ne parle pas plus thaï qu'anglais, la communication doit être... difficile.
Sa naïveté est désarmante... pour ne pas dire pathétique.
On l'a aidé à créer une adresse émail nécessaire pour contacter sa banque... l'adjectif « laborieux » est faible pour qualifier l’opération. Déjà, il a fallu 10 minutes pour lui faire comprendre qu'il est indispensable d'avoir une adresse email pour envoyer un mail. Pensant simplifier les choses, on lui a proposé l'analogie avec le courrier traditionnel, résultat : « Mais si je veux envoyer une vraie lettre, j'ai pas besoin d'avoir d'adresse ! ». Et le reste... 2 heures pour écrire une seule ligne bourrait de fotes qui n’étaient pas seulement de frappe (et se planter d'un caractère dans l'adresse au moment de l'envoi). Je n’exagère pas. Mélanie lui a gentiment et patiemment noté toutes les instructions sur une feuille, et il a trouve le moyen de se plaindre que c’était mal écrit !!
Enfin bref... j'ai encore bien fait travailler mes zygomatiques tout en exerçant mes capacités de self control (sourire le dos tourné : oui. Exploser de rire bruyamment comme je sais si bien le faire: non).
La ville en soi est petite (ce qui me rassure : je ne me sens pas perdue) et agréable (malgré les trombes de pluie qui y ont ponctué mon séjour), et j'y ai vite trouvé mes marques. Un grand marché avec plein de bonnes choses à manger
des petits restos sans prétention où j'ai enfin pu goûter cette spécialité du Nord,
un marché de nuit où j'ai loupé le spectacle de lady boys sur la scène où ils sont pourtant censés se produire chaque soir... va falloir que je revienne !
Il y a même une piscine municipale (chose rare en Thaïlande) où les gens me disent à demain!
Et une clock tower qui n'est pas sans me rappeler la Posttower de Bonn.
Et au cas où j'aurais vraiment le mal de mon 2e pays, il y a aussi un sympathique libraire allemand.
Aux alentours, il y a plein de choses à visiter (campagne, villages), mais je m'en suis tenue au fameux «temple blanc », très moderne pour changer : il n'est même pas encore terminé !
Il serait né d'une vision que l'architecte (thaï)
a eue dans un rêve.
C'est magnifique, mais assez macabre, 100 % « memento mori », ce qui est surprenant pour un temple bouddhiste !
Zoom sur une partie de ces bras qui semblent tendus en direct de l'enfer :
J'ignore la portée symbolique de cet ongle verni, mais une chose est sûre, c'est qu'il ne vaut esthétiquement pas ceux que Melanie (pas moi, l'autre, je ne me suis pas encore delonisee) s'est faits faire sur le marché de nuit.
L’intérieur est orné de peintures de super-héros et de catastrophes humaines (Twin Towers) et naturelles, mais les photos étaient malheureusement interdites. Un peintre était en pleine action sur son échafaudage, et pour une fois, ce n’était pas de la rénovation mais de la création !
Tout comme dans les ateliers de sculpture :
J'ai entendu dire que l'architecte passe assez souvent et dirige tout cela d'une main de fer...
Sinon, vieux motard que jamais,
mais je vous annonce que j'ai pris mes premiers cours particuliers de thaï, après avoir irrégulièrement potassé en auto-apprentissage. 2 heures tous les matins pendant 3 jours avec Joyce. Bon, ça n'a pas fait de miracles, mais ça a été une bonne mise en abyme, et ça m'a forcée à me discipliner un peu dans mon apprentissage : je me devais au moins de réviser pour mon cours du lendemain afin de ne pas passer pour une abrutie finie (pas d'autres élèves derrière lesquels me planquer )! J'ai été rassurée en discutant avec un autre élève de Joyce, qui m'a dit que chaque cours de 2h représentait 3h de travail perso à côté.
Maintenant que je commence à me mettre sérieusement au thaï, il me faut passer au lao... pauvre de moi. C'est à peu près aussi similaire que l'espagnol et l'italien, bonjour les interférences...
A bientôt pour les premières nouvelles laotiennes (je suis méchamment à la bourre dans mes écritures, mais je me soigne).
En bonus, un lien pour un article fort intéressant et bien écrit sur le durian et la gourmandise en général :
http://www.lemangeur-ocha.com/fileadmin/contenusocha/09-amateur_de_durian.pdf
Un extrait pour vous mettre l'eau à la bouche :
Le naturaliste Alfred Russel Wallace le décrivait, en 1858, en ces termes :
« La meilleure idée (du durian) serait celle d’une riche crème au beurre aromatisée avec des amandes ; mais entremêlées à cela, il convient d’ ajouter des bouffées d’ autres odeurs qui rappellent des fromages crémeux, une sauce à l’oignon, du vieux sherry et autres odeurs incongrues. La pulpe a une riche onctuosité, qui n’est comparable à rien de connu et qui ajoute à la délicatesse de l’ensemble.» La pulpe, selon Wallace, n’est ni juteuse, ni acide, ni exactement sucrée, mais a des caractéristiques uniques qui ne permettent de la comparer à rien d’ autre. « Le durian n’entraîne pas de nausée ni aucun autre mauvais effet, et plus on en mange, moins on a envie de s’arrêter de le consommer. En fait, manger du durian est une sensation entièrement nouvelle, qui mérite (à elle seule) le voyage en Orient afin de l’ éprouver. » On comprend que ce fruit soit le régal des gourmets asiatiques.
(et pas seulement!) (NDLB)