Un coup de bus,
on remarque aussi au paysage que la saison des pluies a commencé
un coup de bateau
voilà avec quoi on traverse la frontière (et accessoirement le Mékong)
et hop, me voilà au Laos, ce pays dont on m'a tant chanté les louanges.
Plus exactement à Huay Xai, petit village costal de frontière, que vous pouvez apercevoir sur la photo précédente, d'ailleurs.
Dès le remplissage du formulaire de demande de visa, j'ai compris que j’étais arrivée dans le pays de l’à-peu-près :
Ou alors c'est un clin d’œil aux cantiques des moines, qui m'ont l'air encore plus nombreux qu'en Thaïlande (ou qui se montrent davantage?), et qu'on entend souvent chanter.
Forcément, quand on jouit d'un tel panorama du haut de son monastère, ça met du baume au cœur.
Les menus des restaurants sont du même acabit :
même pas besoin d’être un anglophone averti pour bien se marrer. Le « on the face » , c'est l'endroit où on se reçoit les « friced noodle » ?
Mais ça, c'est quand on a la chance de tomber sur un resto qui sert... Une heure après mon arrivée, je suis entrée dans un resto dont tout laissait penser qu'il était ouvert, je me suis heurtée à un „no no, close!!“ sans appel avant même d'avoir pu dire que je voulais juste un modeste café.
C'est le 2e resto que je fais où il n'y a pas DU TOUT de poisson (alors qu'il y en a 2 pages entières bien alléchantes sur le menu et que c’était la raison principale de mon choix du resto): faut pas pousser, y'a le Mékong à 10 mètres!! Je me rabats donc sur les rouleaux de printemps, la serveuse revient 5 minutes après pour m'annoncer la Triste Nouvelle : « sorry, no have spring rolls ». Je me résigne donc à commander une salade : « sorry, no have salad ».
C'est amusant avec du recul, mais extrêmement frustrant sur le coup !
Pour l'instant, ce qu'on m'avait dit sur le Laos se confirme : plus relax, tu meurs, surtout ne pas trop en faire... on pourrait se fatiguer. Je n'ai d'ailleurs jamais vu autant de gens qui dorment que dans ce village, on les voit affalés dans leurs salons derrière les portes entrebâillées.
Enfin bon.... ce n'est qu'une première impression, que je réviserai peut-être par la suite... ou pas.
Ce qui n'est pas qu'une impression, par contre, c'est qu'au niveau linguistique, je nage un peu. Ça me rappelle mes laborieuses (et vaines) tentatives d'apprendre l'espagnol au moment où j’étais encore plus ou moins débutante en italien. En 2 mots : mission impossible.
« Sabaï dii » signifie ici „bonjour“ alors qu'en thaï la même chose veut dire « je vais bien ».
Merci , qui se dit « kap djai » en lao n'a rien à voir avec le « kop koun » thaï, mais « kap » et « djai » existent aussi en thaï avec un autre sens...
« maï» (négation)devient « baï »...
Avouez que c'est confusant!!
Ce qui m'arrange bien par contre, c'est qu'il n'y a pas cette satanée particule de politesse (ka pour les femmes) que j'oublie tout le temps et que je n'accentue pas bien de toute façon.
Même l'alphabet est relativement différent!! (plus en rondeur au Laos, avec certaines lettres complètement différentes) Alors que j'ai passé de laborieuses heures à l'apprendre (l'alphabet thaï)avant de partir...
En revanche, les chiffres sont à peu près les mêmes... ouf.
Bon, on peut se faire comprendre en parlant thaï, vu que les Laotiens regardent la télé thaï (des désolantes -mais hilarantes- séries policières ou sentimentales à côté desquelles « plus belle la vie » ferait figure de chef-d’œuvre). Mais j'ai peur d'offenser les gens en parlant une langue (que je ne maîtrise absolument pas, de toute tacon!) qu'ils voient peut-être comme celle du "grand frère dominant" (je n'en sais rien, c'est une pure hypothèse), vu que la Thailande est économiquement beaucoup plus avancée que le Laos.
Alors du coup, je speak English. Ou pas du tout.