Vous me connaissez un peu maintenant, il y a de ces sujets que je ne peux tout simplement pas ignorer et à propos desquels l'envie d'écrire me tenaille comme la soif tenaille un aventurier en plein désert... Évidemment, l'affaire Guy Turcotte me touche autant qu'elle touche bien des gens, et depuis le verdict, je lis, j'écoute, je discute et je me questionne, dans le but d'écrire quelque chose de... réfléchi... Un tant soi peu, autant qu'il est possible de réfléchir un êvènement aussi émotionnellement troublant...
Évidemment, sur le coup, je me suis insurgé, comme 99% de la population.
Évidemment sur le coup je me suis dit !&$%#@? de justice à !%#@?&?# qui se tient pas debout...
Évidemment aussi, fidèle à mon habitude, je me suis laissé un peu de temps avant de réagir à voix haute, parce que quand je réagis avec colère, c'est souvent irréfléchi, et j'aime bien réfléchir avant de parler...
Je ne comprends pas plus que la majorité des gens, je n'accepte pas plus facilement le verdict, mon instinct de vengeance est aussi intense que celui de la plupart des gens et je suis troublée, vraiment. Mais en même temps, je réalise que je ne suis absolument pas surprise.
Et je réalise que l'affaire Guy Turcotte est au fond le triste reflet d'une réalité bien plus triste que son reflet et au moins aussi pathétique que le verdict qui fait tant réagir...
J'ai d'abord eu de la difficulté à verbaliser ma pensé, puis, de façon automatique, elle s'est mise à apparaître sur mon écran, sous la forme, une fois de plus, d'un texte poétique... Le sujet étant ce qu'il est, le texte est assez, pour ne pas dire, incroyablement sombre, mais que voulez-vous, c'est ce que ça m'inspire...
Y’a des hommes qui sont libres et qui sont dangereux
Y’a des hommes enfermés qu’il faudrait libérés
Y’a des femmes sans enfants qui en veulent plus que tout
Et d’autres qui en ont et qui n’en prennent pas soins
Y’a des gens qui polluent et des gens qui suffoquent
Y'a des gens qui décident et des gens qui subissent
Y’a des gens qui gaspillent et d’autres qui manquent de tout
Y’a des bons, des mauvais, des plus justes que d’autres
Des gagnants, des perdants, des battants et des lâches
L’humain est une bête dangereuse et vorace
Une espèce menaçante qui court seule à sa perte
Elle massacre ou constate, elle détruit ou construit
Elle ne se comprend pas et n’essaie pas souvent
On crie notre révolte, on s’insurge on dénonce
Ca défoule, ca détend, mais ca donne pas grand-chose
On se sent impuissant, on voudrait être utile
Mais au fond quelque part, on y participe tous
Ca fait mal et c’est dur mais c’est comme ça quand même
Nous sommes tous un peu pris dans un piège géant
Il faudrait pour le fuir se foutre des conventions
Se foutre du confort, se foutre des principes
Se foutre d’à peu près tout sauf de ce qui importe
Mais pour y arriver il faudrait qu’on s’entende
Qu’est ce qui importe au fond
Qu’est ce qui est vraiment vrai
Qu’est ce qui doit être sauvé
Qu’est ce qui doit être brulé
J’aimerais croire en Dieu et penser que bientôt
Il fera le ménage de notre humanité
Mais je n’y arrive pas et si j’y arrivais
Je croirais que le diable à gagné la partie…