La présidente argentine s'attaque aux organes de presse de son pays, coupables, selon elle, d'inciter à la prostitution.
Hier, devant les caméras de la télévision braquées sur son bureau de la Casa Rosada, Cristina Kirchner a annoncé la signature d'un décret, bannissant toutes les publicités pour des "services adultes" dans les organes de presse du pays. Pour la présidente Kirchner, "il faut mettre fin à la promotion du trafic humain."
Entourée de plusieurs membres de son cabinet ainsi que des femmes travaillant pour plusieurs ONG, Mme Kirchner a développé sa stratégie pour améliorer le sort des femmes prostituées: "ce décret est une avancée énorme afin de combattre l'hypocrisie et le mauvais sens moral. Les journaux ne peuvent pas imprimer à la une, demandant que le gouvernement intervienne pour combattre le trafic humain alors que, dans le même temps, à l'intérieur du journal, on trouve des annonces faisant la promotion de la prostitution. Cela est humiliant pour les femmes de ce pays."
Selon le décret 936, une agence de contrôle va être mise en place afin de vérifier que les journaux respectent la loi et cessent de publier des annonces 'olé, olé". "Voir de telles annonces est une vraie discrimination contre les femmes," ajoute Cristina Kirchner, plus rayonnante que jamais. "Nous ne devons jamais juger les femmes car, dans la majorité des cas, peu ont la chance de mener la vie qu'elles souhaiteraient."
Cristina Kirchner a également annoncé que le ministre de la justice allait travailler étroitement avec le conseil national des femmes afin de lutter contre la prostitution dans tout le pays.