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Samedi, sur les Champs-Elysées, François-Marie Banier a pris plusieurs clichés d’un SDF sans son accord. L’altercation a dégénéré et le célèbre photographe, qui a reçu une gifle, est allé chercher de l’aide auprès des agents de sécurité du métro.
C’était par une belle fin d’après-midi, samedi, sur les Champs-Elysées (VIIIe). Le photographe François-Marie Banier, incontournable protagoniste de l’affaire Bettencourt, promenait son boîtier sur la plus belle avenue du monde, à la recherche, semble-t-il, d’une belle « prise ». Et la voilà, en la personne de Michel Baldy, SDF depuis sept ans, figure du quartier où il fait la manche été comme hiver.Père Noël sous les frimas, l’homme amuse les passants l’été avec une canne à pêche et un gobelet qu’il utilise avec humour, pour obtenir quelques euros.
Michel le reconnaît : « Des fois, je veux bien faire carte postale, mais là, j’étais en train de monter ma ligne quand ce type est arrivé avec son appareil photo. Il s’est mis à me mitrailler sans me demander mon avis… Et j’ai vu rouge. J’ai le droit au respect quand même! » Michel Baldy ne reconnaît absolument pas François-Marie Banier. Pour preuve, il s’adresse à lui en anglais, le prenant pour un touriste… Mais il n’apprécie guère ses méthodes et le lui fait savoir en exigeant du photographe qu’il efface les clichés.
Réponse de Banier : « Ta gueule, clochard! » Une gifle part et atterrit sur la joue de François-Marie Banier, qui court chercher de l’aide auprès des agents de sécurité du métro, à la station Franklin-Roosevelt toute proche… tandis que le SDF poursuit son chemin, expliquant à qui le lui demande l’altercation qui vient de se produire.
« Ensuite, les policiers sont arrivés, poursuit le SDF. Je les connais bien, depuis des années, et je suis tombé des nues quand ils m’ont dit : Tu sais à qui tu as mis une baffe, Michel? C’est un photographe célèbre! » Quelques heures de dégrisement plus tard au commissariat, le SDF apprend que François-Marie Banier a porté plainte contre lui pour le coup porté, mais également pour avoir proféré des injures homophobes, ce que l’intéressé conteste formellement.
« Jamais je n’ai eu le moindre problème avec la police ni avec la justice. Cette histoire, c’est vraiment le pot de terre contre le pot de fer… cet homme utilise sa notoriété pour enfoncer quelqu’un qui est déjà dans la misère. Mais ma dignité, elle, je ne la perdrai jamais. » Il se rendra la tête haute à sa convocation au tribunal, le 2 septembre.