REVIEW – Parmi les nombreux festivals en France, les Eurocks fait figure de référence depuis déjà de nombreuses années. La réputation du festival n’est plus à faire et l’ambiance sur place vaut toujours le détour. Cette cuvée 2011 se veut définitivement « rock » après plusieurs années relativement variées et éclectiques. Parmi la palette d’artistes on en trouve néanmoins pour tous les gouts. Compte-rendu de 3 jours sur la presqu’île de Malsaucy.
Le mois de juillet débute, les Eurockéennes aussi… Après avoir traversé le Jura, la poussière du parking, la meute au camping, nous voilà devant les portes du festival. Belfort, tant de fois assiégée dans l’histoire est carrément prise d’assaut par les festivaliers prêts à en découdre avec la chaleur et la fatigue. Belfort et son lion rugissent de plaisir devant cette programmation alléchante comme un pavé de bœuf. Les premières notes nous parviendront de la Grande Scène avec Les Hurlements de Léo. Une bonne entrée en matière pour ce groupe festif souvent associé aux Ogres de Barback. "Le Café des Jours Heureux" fait toujours son effet… tout comme la danseuse d’ailleurs.
La bonne surprise de la soirée viendra sans conteste de Les Savy Fav. Un groupe qui a déjà plus de 15 ans d’existence, mais qui reste dans l’underground entre post-punk et post-hardcore. Si musicalement c’est puissant, lourd et parfois brouillon, le spectacle vaut la chandelle. Et quel spectacle ! Tout tourne autour de Tim Harrington, chanteur complétement barré qui se donne plus qu’il n’en faut. A Belfort, il a chanté dans l’eau, déployé une bâche sur le public avant de ramper dessus et fait un tas d’autres singeries. Et on ne parle pas du look du bonhomme. La grande classe. La Belle et La Bete, changement brutal entre Tim Harrington et Katie White, chanteuse de The Ting Tings. Le duo se produit sur la Grande Scène et joue une pop dansante de qualité, sans toutefois atteindre des sommets. Au même moment les New-Yorkais de Battles propose un spectacle vraiment étonnant. Quand l’expérimental se frotte au visuel. N’empêche qu’il faut s’accrocher pour comprendre… Les jeunes anglais Wu-Lyf jouaient au Club Loggia, une petite scène malheureusement difficile d’accès. Le public l’a bien compris, ce groupe grandit jour après jour et du coup, c’était difficile de se faufiler dans la foule massive. Ils auraient mérité de se produire sur la magnifique scène de la plage.
Tryo fidèles à eux-mêmes, aura fait chanter les festivaliers sur ses nombreux tubes. Si la « mode Tryo » est un peu dépassée, il fait toujours bon revoir et réentendre ces morceaux qui auront marqué une génération. Le concert se termine naturellement par "L’Hymne de nos Campagnes". Cool man !
Avec presque 20 concerts par soir, il est clair que l’on passe à côté d’un tas de trucs. Désolé Metronomy, Stromaé et The Shoes, ce sera pour une prochaine ! En tout cas, on est bien content de n’avoir pas vu Beth Ditto. Ça c’est dit ! Il est l’heure maintenant d’aller affronter la fin de nuit au camping, peut-être le moment le plus rock n’roll de la soirée…
Ecrit par Anthony Golay - Le 06 jui 2011