J’ai presque du mal à vous en parler... Cet endroit, le Bal, je le garde comme un secret depuis bientôt un an. J’ai eu la chance d’assister à sa naissance et d’observer l’enthousiasme et l’énergie de ses fondateurs issus de l’Association des Amis de Magnum présidée par Raymond Depardon.
C’est un lieu exigeant, intègre, dédié à un sujet de prime abord ardu, la photographie documentaire. Le snobisme parisien n'y siège pas et j’espère que jamais cet endroit, qui m’est si cher, ne deviendra comme les autres, que les vernissages ne seront pas pris d’assaut par des hordes de pseudo branchés. Vous comprenez donc mes réticences à en parler…
Pourtant, je me dois de le faire car le Bal mérite toute votre attention et reste encore relativement confidentiel.
La ténacité de son équipe, la qualité de tout ce qui s’y fait force le respect voire l’admiration. Il n’est qu’à se rendre sur le site internet du Bal pour comprendre l’étendue des actions, expositions, conférences, qui s’y déroulent en permanence. Mention plus que spéciale pour la « Fabrique du regard », plate-forme pédagogique ayant pour objectif de parler des images tout en développant notre regard critique sur le monde qui nous entoure. La librairie est également de haute volée.
Tentons tout de même une description objective : au bout d’une impasse du XVIIIè arrondissement de Paris se trouve un lieu sans prétention, sans bling-bling comme on dit de nos jours. Il s’appelle le Bal, tout simplement car ce fut un lieu de danse dans les années folles.
En ce moment vous y découvrirez Tokyo-e, exposition consacrée à trois photographes japonais: Yukichi Watabe, Yutaka Takanashi et Keizo Kitajima. Suivez la piste d’un tueur en série avec Watabe puis plongez au cœur d’un très vieux quartier de Tokyo où la modernité elle-même devient intemporelle dans l’œil de Takanashi. En sous-sol, la démarche de l’artiste Kitajima interpelle : « s’absorber dans le monde pour mieux en dénoncer l’impitoyable uniformisation » nous rappelant très justement qu’on ne peut changer les choses que de l’intérieur.
Le Bal n’est pas un lieu de plus parmi tous les lieux culturels que compte déjà la Capitale. Il ne se consomme pas mais se vit sur le long terme.
Un lieu exemplaire donc où, comble de l’excellence, vous pourrez vous régaler dans son restaurant, le Bal-Café.
Le Bal
6 impasse de la Défense
75018 Paris
www.le-bal.fr
Horaires :
Mercredi-vendredi 12h-20h
Samedi 11h-20h
Dimanche 11h-19h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
Fermé lundi et mardi