Municipales au balcon, présidentielle au tison (proverbe PS)

Publié le 14 février 2008 par Nico2312
Bien sûr, et ene dépit du pataquès ridicule et pathétique de ces derniers jours, Neuilly restera dans l’escarcelle de la majorité présidentielle tant cette ville est ancrée à droite. Mais, il y a fort à parier que les municipales vont être une bérézina pour l’UMP.
Cette sanction, ô combien mérité, après 10 mois de présidence bling-bling qui a plus œuvré pour la peopolisation de la politique que pour le pouvoir d’achat des Français, va se traduire, via le principe des vases communicants, par une victoire de la gauche, notamment du PS. Bien entendu, le socialisme municipal n’a pas à rougir de ses résultats concrets, Paris ou Lyon, n’en déplaise à la droite, sont loin de se porter plus mal qu’en 2001, bien au contraire. Mais la lame de fond qui s’annonce en faveur des listes de gauche est au moins autant la conséquence d’un vote sanction anti Sarkozy qu’un satisfecit accordé aux équipes municipales sortantes ou que la preuve d’une adhésion au programme des listes socialistes. Ce que Ségolène Royal résume parfaitement : "le vote pour les municipales est un vote d'espérance face à l'inertie du gouvernement actuel. On doit se mettre en mouvement dans ces élections municipales". D’ailleurs pour la première fois depuis longtemps, François Hollande est d’accord avec son ex-compagne (Le Nouvel Obs a sans doute un SMS à nous dévoiler à ce sujet…) en affirmant que les municipales seront notamment "un message de sanction et de protection" contre le gouvernement.
Et c’est bien là que le bat blesse : il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas réaliser que depuis le 6 mai 2007, pour ne pas dire depuis septembre 2004 et la campagne du référendum interne sur la Constitution européenne, le PS prend sérieusement l’eau. D’une part, les lignes de fractures sont toujours aussi profondes comme le prouve le vote sur le Traité de Lisbonne au début du mois (Jean-Marc Ayrault à lui tout seul résume bien le côté pitoyable du PS dans cette affaire…). D’autre part, la rue de Solferino est plus que jamais (c’est dire !!!) un conglomérat d’écuries présidentielles… ou pire d’écuries à la candidature à la candidature, chacun roulant pour son champion (voire pour soi-même) sans une seconde réfléchir au début du commencent d’un programme politique alternatif crédible à celui de l’UMP…
Bref, la victoire annoncée du PS les 9 et 16 mars prochains ressemble à s’y méprendre à celle des régionales de 2004 qui a débouché sur la victoire de Nicolas Sarkozy de l’UMP deux ans plus tard lors de la présidentielle et des législatives. Déjà en 2004, la défaite de l’UMP, que les socialistes avaient à tort interprétée comme une victoire de leurs rangs les avaient empêchés de se remettre en cause… Alors pourquoi en serait-il autrement cette année ??? Et pourquoi le PS deviendrait-il subitement adulte au point de profiter de son prochain congrès pour clarifier en interne ses positions et sa doctrine ???
Avec un parti socialiste qui lui laisse de tels boulevards, on comprend que Nicolas Sarkozy se sente obligé d’offrir quelques ministères à des personnalités issues de ses rangs…