On ne retient jamais assez les leçons de l’histoire. Ce qui paraît n’être, selon les « modernistes » , que du passéisme, c’est l’étude des processus sociaux et politiques. Certes l’histoire ne se répète pas mais pour certains c’est le refus de se regarder au miroir de l’histoire et de cacher ce qu’ils sont réellement. C’est la « maladie infantile » de la social démocratie. Malgré tout, les vieux dirigeants de la social démocratie étaient pour l’essentiel des hommes et des femmes honnêtes, ils se positionnaient pour la rupture avec le système capitaliste, dans le cadre de la lutte des classes. Les partis avaient une base populaire et ouvrière qui avaient pour objectif le socialisme. Le débat entre les différents courants du mouvement ouvrier portait sur les moyens et les méthodes, pour une même finalité. Une même préoccupation, c’est l’amélioration des conditions de vie et de travail du prolétariat par la construction d’un rapport de force face à la bourgeoisie. Cette stratégie a permis les grandes avancées sociales dont nous jouissons de nos jours. Ces grandes avancées, comme nous le constatons, tendent à disparaître. Ce n’est pas nouveau, il y a eu dans l’histoire des phases de recul de la classe ouvrière qui se soldent immanquablement par des récessions, notamment en période de crise, puisqu’en fait, il n’y a crise que pour les salariés, jamais pour la grande bourgeoisie qui se gave de plus belle. Le pire , c’est qu’avec « la crise », gérée de plus par la social démocratie au service de la classe dominante, engendre généralement , « la barbarie ». Ce fut le cas de la social démocratie allemande et de son aile droite majoritaire qui trahit la révolution et construit le lit du fascisme . Il en est de même en Italie. Dans ces deux pays, le zèle d’une certaine gauche est tel, qu’elle entraîne ou jette vers le fascisme des pans entiers du prolétariat. En France le phénomène est beaucoup moins important mais les « néos » sont les révélateurs d’une telle tendance plus générale. La faillite de la social démocratie, entraîne presque automatiquement la progression de l’autoritarisme et du fascisme ensuite. Paradoxalement, le PSOE en Espagne et les BUND en Europe centrale sont gagnés par des lignes révolutionnaires. Ces deux organisations seront trahies par leurs différents partenaires de l’internationale socialiste ou de ce qu’il en reste. Trahis encore après la guerre, permettant ainsi quarante ans de dictature en Espagne. Bien sur, sous prétexte de « guerre froide »et de réalité atlantiste qui ne sont en fait que la réalité de la collaboration de classe. Il n’y a rien de nouveau à l’horizon, malgré les leçons de l’histoire, sinon que les « néos » sont devenus majoritaires au sein de la social démocratie et de leur « internationale » qui ne regroupe plus que des partis de droite ou corrompus avec quelques partis de dictateurs récemment déchus de Tunisie d’Egypte et de Côte d’Ivoire. Curieuse internationale socialiste, sans socialistes, ni ouvriers ni peuple au sens républicain et politique du terme. Il n’est d’ailleurs plus question de socialisme , de rupture , de lutte des classes, d’appropriation collective des moyens de production et d’échange. Il n’est même plus question de laïcité, d’égalité des chances. Bref il n’est même plus question des « postulats « et des principes de base des vieux sociaux démocrates, ni même de la social démocratie des années 70. Il n’y a plus que des gestionnaires zélés et assumés comme tels du capitalisme le plus brutal et le plus féroce depuis l’existence de ce système. Papandréou et Zapatero en font la démonstration éclatante, après Blair et ceux qui suivent. Ce n’est plus la troisième voie mais le sens unique dans lequel sont engagés tous les Partis sociaux démocrates. Voter Papandréou et PASOK en Grèce, c’était pour les grecs, voter à gauche, comme en Espagne avec Zapatero et le PSOE, il en fut de même au Portugal. La déception et la démobilisation de ces populations est tel que la droite et la droite dure a un boulevard devant elle . L’extrême droite fasciste est encore trop discréditée et la mémoire populaire encore intacte. En France cette mémoire s’efface et le vieux fond « pétainiste » réapparaît sournoisement encouragé par le pouvoir en place qui tente d’en reprendre l’héritage social et politique et malheureusement avec l’appui de certains descendants de ceux qui en furent les victimes. Les désillusions entraînent le désespoir et le rejet même des institutions républicaines. Quand on ne sert pas aux raisons pour lesquelles on a été fondé et que les abandons sont qualifiées de pragmatisme, de réalisme et que le tout est supporté par les salariés au même titre qu’avec les ennemis de classe, le peuple se tourne vers ce qui n’a pas été tenté , ou du moins le croit il, vers ce qui fait démonstration de force, d’ardeur et de rébellion. Ce sont là des critères de révolutionnaires oui mais aussi de la révolution nationale. Lorsque la solution de la droite traditionnelle est totalement discréditée, c’est au tour de la social démocratie lorsqu’elle démissionne et ne remplit pas sa mission historique, c’est en période de « crise » le tour du troisième pilier du système capitaliste, le fascisme ou apparenté. 2012, risque bien de voir la victoire d’un candidat(e) du PS et alors nous pourrons mesurer , comme les grecs , les espagnols et les portugais que cela ne change en rien la politique menée ni ses conséquences sur les travailleurs. Avec une différence de taille, chez eux , les dictatures sont encore dans les mémoires. Elles le sont moins chez nous, comme Italie d’ailleurs et en 2017, nous pourrions avoir un rendez vous difficile avec un Parti devenu réellement fasciste et sa dirigeante Marine Le Pen en nouvelle égérie de la grande et petite bourgeoisie et des médias qui les accompagnent.