étape 4 - Lorient Mûr-de-Bretagne 172.5 km
Mode "vieux grincheux" : ON.
Faudra qu'on m'explique un jour l'intérêt qu'il peut y avoir à répéter inexorablement le même scénario "ronron" quotidien.
"J'ménerve po ! J'magace !"
Les cinq "punis" du jour (Hoogerland, Insausti, Roy, Kadri, Erwitti), sont donc sortis du peloton (comme d'hab), dès le kilomètre huit. Ensuite, deux minutes, trois minutes, deux minutes, trois minutes ... Bref, y z'ont jamais "creusé".
Mais alors pourquoi insister ? Pourquoi continuer à "bouffer du vent" et user ses forces alors que l'on sait pertinemment qu'on va se faire reprendre sur la fin et terminer derrière le paquet ? D'autant que derrière, pendant ce temps (et à ce petit régime là) : "Elle est pas belle la vie ?"
Alors que. Imagine !
"Ah ! Vous voulez pas nous laisser sortir ? Alors : retour au peloton et bordel assuré. Attaques, contre attaques et tout le fourbi. Les plans des "kôtches" à revoir. Du "pestacle kwo" !
C'est vraiment une vie de chien que la vie de commentateur sur le Tour ("monavis"). En vérité, y se passe jamais rien sur ce début de Tour. A peine une crevaison par ci par là (on est tenté de dire : "encore heureux") et pi le château de ceci, la belle-mère du cousin du maillot vert, démerdez vous ! Meublez ! Meublez !
Je suis probablement (même certainement), un vieux c.. qui comprend pu rien au cyclisme "moderne", "f'est fûr !".
Il espère quoi "Mimosa" ? Gagner en haute montagne ? Et Tom ? Mat'nant qu'y gagnera pu un "sprint massif" et au lieu de "jouer au peintre" ? Et tant d'autres ! Chez Liquigas, chez Cofidis. (Hups! Nan ! Pas chez Cofidis, c'est vrai que.)
"Montrer le maillot" qu'y disent. Pfff ! La belle affaire ! Montrez nous plutôt des "guerriers".
M'enfin, bon.
Mode "vieux c.. grincheux" : OFF.
Ouf !
Trente bornes de l'arrivée, ça embraye. Mode "vieil enthousiaste retrouvé" : ON !!
(Bien sûr, "Fifi" n'a pas gagné). Mais qu'elle fut jolie (et méritée) la victoire d'Evans ! Et aussi la montée du "Pistoléro ressucité" ! Celle de Hushovd pareil.
Finalement, c'est magnifique le Tour !
Cordialement
Makhno
Champagne pour Evans, mais Contador a les crocs !
Cadel Evans s'est raté de peu pour le maillot jaune (ça ne doit pas trop le gêner, parce qu'un paletot ça se défend et il n'a pas de forces à faire gaspiller à son équipe à ce moment de la course : il roule pour la gagne finale), mais il a résisté à Contador, à qui il n'a manqué que quelques centimètres pour enlever l'étape (n'aurait-il pas levé le bras un peu tôt que peut être que...), Vino ne pouvant remonter non plus. De ce fait Cadel Evans devient le favori n°2 au moins, quasiment sur le même rang que Contador (cela dit, il peut tout se passer sur la Grande Boucle qui se gagne tous les jours, mais qu'on peut perdre en vingt minutes).
El pistolero a quand même, comme je l'avais prévu (je tiens à le rappeler^^ !), lâché un missile pas tant pour écraser les autres que pour délivrer un message et a piqué 8 secondes à Andy Schleck qui décidément n'a pas l'air très en forme si on en juge par son Tour de Suisse et son CLM par équipes fait dans les roues de Spartacus.
Hushovd a craqué au pied du Mur de Bretagne, et s'est surpassé pour recoller. Il sauve son maillot à l'arraché en finissant dans le même temps qu'Evans. Gilbert le super favori pas tout à fait au niveau attendu... La première course qu'il dispute depuis avril en annonçant la couleur, et qu'il perd... en faisant quand même cinq. Le voyou Cavendish pas du tout présent de la journée.
La prime de pas-de-bol à Romain Feuillu qui a crevé à 8 km de l'arrivée quand ça vissait à 70 km-h. sans doute que son équipe Vacansoleil recrute des handicapés moteurs pour les postes de mécano-dépanneurs, tant ce fut longuet. Il n'a même pas eu droit à la poussette aux fesses pour l'aider à se relancer !
Philippe Gilbert : "C'était une étape très difficile, avec de la pluie au début. L'échappée a bien géré aujourd'hui. Ils nous laissaient revenir et dès que le vent est devenu favorable, ils ont roulé très vite. On a donc dû sacrifier l'équipe pour revenir sur eux. Je n'étais pas dans un grand jour aussi, j'étais à fond lorsque Contador a attaqué. Si j'avais eu les mêmes jambes que samedi, j'aurai sûrement pu le contrer. Evans, lui, était vraiment très fort."
Andy Schleck : "Quand ça a accéléré d'un coup, j'ai eu des difficultés à suivre, j'ai tenté de gérer mon effort, mais je ne suis pas arrivé au bout. Huit secondes de retard, ce n'est pas non plus une catastrophe." /... "Contador a eu beaucoup de malchance le premier jour, mais sa deuxième place n'est pas pour moi une surprise. Je n'ai jamais été inquiet pour lui.". Mode cruel ON : c'est peut être pour toi que tu devrais t'inquiéter, mon vieux ! Spartacus s'est mis à la planche en se vidant complètement pour te placer en orbite... tout ça pour ça ? Si ton équipe reste motivée après de tels coups foireux, tu auras du bol... Mode cruel OFF
Mon avis est que très intelligemment, il fait le modeste pour reconquérir la faveur du public. Si c'est avec de beaux coups, comme aujourd'hui, on ne le lui reprochera sûrement pas !
Le vélo pour les nuls - Pourquoi ces échappées du matin ?
Au temps des géants, dans les années 60 – 70, il y avait un accord tacite dans les étapes en ligne. Première partie des étapes en cyclo-sportif, et mise en route environ cent kilomètres avant l'arrivée (c'est ce qui surprenait les néo-pros. L'immense espoir amateur Bernard Guyot qui n'a pas brillé, euphémisme, chez les pros l'avait constaté d'un air désabusé... "Souvent chez les amateurs la moyenne est supérieure que chez les pros, mais chez eux on commence à 30 et d'un coup on se retrouve à 60km-h")
Là, le gain d'une étape a pris une telle importance que la mentalité a changé – d'autant plus que les retransmissions télévisées commencent souvent plus tôt. De ce fait, ça flingue dès le départ réel. Dès qu'une échappée s'est constituée, le peloton joue avec elle un peu comme le chat joue avec des petites souris (évidemment si un cador se retrouve devant, ça va flinguer sévèrement pour le reprendre et du coup, ça condamne l'échappée). Le jeu quelque peu sadique consiste à les laisser devant pour donner un tempo, mais sans que l'écart ne s'accroisse à un tel niveau qu'ils ne soient pas rattrapables. C'est en général l'équipe qui détient le maillot jaune qui assure la "poursuite", sans pour autant trop en jeter. En effet si dans les 30 derniers kilomètres les échappées vannés par 150 km faits "dans le vent" n'ont que quelques minutes de retard, les équipes des sprinteurs et des finisseurs se mettront à la planche pour assurer une bonne position aux finisseurs cadors, soit ceux capables de faire "la flamme" (le dernier kilomètre : Vinokourov par exemple, Gilbert si ça grimpe), soit pour faire l'emballage final (Cavendish, Farrar, Feuillu, etc.). On évite aussi de les reprendre trop tôt, parce que dans ce cas pendant les derniers kilomètres ça attaquera à tout va, en désorganisant le train et la mise en marche des équipes de finisseurs.
Pourquoi alors ce masochisme qui pousse les échappés à s'épuiser pour être repris si près du but ? D'abord pour "montrer le maillot". Ensuite parce que parfois, ça marche : un peloton qui ne s'entend pas dans la chasse, et il lui manque deux ou trois kilomètres pour recoller. Des Voeckler, Fedrigo (en méforme physique et morale cette année : il est absent sur le Tour), un Chavanel ont signé ainsi de beaux succès et surtout qu'avec des routes mouillées et sinueuses comme celles d'aujourd'hui, on peut toujours imaginer (à défaut d'espérer) un beau gadin qui retarde le peloton... enfin parce que les classements intermédiaires (côtes, sprints de bonification) font tinter le tiroir-caisse des équipes. De toute façon quand on n'a pas les moyens de jouer la gagne ni de frotter dans un sprint massif, il faut bien tenter un truc, sinon ce n'est pas la peine de faire le Tour...
L'ancien du jour :
Le controversé Miguel Indurain aux performances d'extraterrestres, tant ses grimpettes ne correspondaient pas à sa morphologie.
A arrêté prématurément sa carrière dès que l'EPO fut détectable... cela dit il n'a "jamais été contrôlé positif" (comme Armstrong). Présomption d'innocence, donc...
Le Naze (Le Chat), les Côtes d'Armor et le Journal de l'étape
Demain :