Les grands constructeurs aéronautiques mondiaux ont tous des programmes de recherche pour préparer leur métier à l’ère de l’après-pétrole. Il faudra dans ce siècle, et peut-être plus tôt qu’on ne le pense, passer des moteurs actuels, alimentés en kérosène, à des moteurs électriques branchés sur des batteries.
EADS VoltAir
Le groupe EADS a profité du salon du Bourget pour présenter son concept d’avion électrique, baptisé VoltAir, qui pourrait voir le jour d’ici une vingtaine d’années. Il s’agit de rassembler les ressources du géant de l’aéronautique européen pour accélérer les résultats dans ce nouveau domaine de recherche.
Le point clé n’est pas la propulsion par les moteurs électriques, déjà tout à fait capable de faire tourner des hélices, mais plutôt le stockage de l’énergie nécessaire au vol. Une rupture technologique pourrait modifier la donne : l’utilisation de batteries capables de stocker une haute densité d’électricité par kilogramme, et des moteurs réalisés avec des matériaux aux propriétés supraconductrices à haute température, pour diminuer la consommation.
Le concept EADS VoltAir
La supraconductivité est une caractéristique de certains matériaux dans certaines conditions. Ils perdent toute résistance électrique, ce qui permet un fonctionnement très économe.
Les utilisations industrielles sont encore très rare, car le phénomène ne se produit qu’à très basse température. Mais les chercheurs sont sur la piste de nouveaux matériaux qui permettraient de lever cet obstacle. EADS table sur l’hypothèse que des « moteurs supraconducteurs à haute température » atteindront une densité de puissance de 7-8 kW/kg avec des pertes électriques quasi nulles.
En ce qui concerne les batteries, le groupe compte sur la maturité des technologies lithium-air et lithium-soufre dans les 20 prochaines années. Elles pourraient atteindre une densité de stockage énergétique supérieure à 1 000 Wh/kg, ce qui multiplierait les performances actuelles au moins par deux.
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