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Le Front de gauche lance son réseau social

Publié le 05 juillet 2011 par Gauche2gauche

Facebook ou Twitter sont devenus des outils majeurs de communication, y compris en politique. Les mouvements du monde arabe ou des indignés l’ont largement utilisé. La gauche radicale veut s’y mettre.

En quelques clics, Internet peut-il faire de vous un web-militant ? Sur son réseau baptisé « Initiatives citoyennes », le Front de gauche propose de rejoindre des groupes de sa région, débattre sur des thèmes variés, et même lancer ses initiatives. Avec pour objectif de fédérer des personnes jusque là à la marge de la chose politique. Patrice Cohen-Seat, l’un des initiateurs du projet et membre de la direction du PCF, veut « créer un cadre qui permette à des hommes et des femmes de s’engager au delà de 2012 », afin d’initier « un militantisme plus autonome, en dehors des partis, avec un fonctionnement horizontal ».

Le site est le résultat d’un appel qui compte, parmi ses premiers signataires, des personnalités diverses : Gerard Aschieri de la FSU, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot (sociologues), Roger Martelli (historien), Patrice Cohen-Seat (PCF), Patrick Braouezec (FASE), etc. Une partie d’entre eux sont des démissionnaires de la direction du Parti communiste, comme Roger Martelli ou Patrick Braouezec, qui ont rejoint depuis la FASE. L’appel a recueilli 1 600 signatures sur le web. Tous dressent le même constat : la crise du militantisme oblige les forces politiques à reconsidérer les moyens de s’engager. Comment recueillir les gens qui, bien que politisés, ne se retrouvent plus dans les partis ? Roger Martelli nous expliquait (pour Témoignage chrétien) que « le PCF a perdu les fonctions sociales, politiques et utopiques qu’il occupait auparavant, quand il était le premier parti de France. Il organisait et représentait la classe ouvrière. » Celle-ci est-elle devenue orpheline d’une organisation ou dégoûtée de la politique ?

Les réseaux sociaux sont-ils une solution ? Ceux lancés sur la toile par les partis politiques n’ont, jusqu’à maintenant, rencontrer qu’un faible succès. Celui de l’UMP a même connu un échec retentissant. Mais ils fleurissent de droite à gauche : Epincentre, Villepincom.net, Désirs d’avenir, La coopol... Tous ont en tête l’exemple de la campagne de Barack Obama, qui avait fédéré plusieurs millions de personnes sur sa page personnelle. Les primaires écologistes se sont ouvertes aux coopérateurs qui ont pu voter sur le net - une revendication de Daniel Cohn-Bendit. Par conséquent, près de 10.000 personnes de plus ont pu participer aux votes. Les individus auxquels les rassemblements politiques s’élargissent sont pourtant des inconnus, intérimaires du militantisme, peut être même consommateur de démocratie. Qui fait le choix de s’inscrire ? Et, surtout, que signifient ces chiffres ? Dominique de Villepin revendique plusieurs milliers d’adhérents derrière lui, tous recensés sur son réseau numérique, mais sont-ils tous des militants potentiels ? Dans l’autre sens, aussi, la question se pose : quelle influence peuvent-ils avoir sur la conduite politique, encore dominé par des appareils centralisés ?


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