Quand Leonardo débarque à Paris en 1996, il a deux avantages sur Rai. Un, il n’est pas Rai. Deux, il réussit sa première saison.
Leonardo était l’archétype du meneur de jeu moderne : ni très rapide, ni très décisif, ni très technique. Ce n’est pas un problème, il est élégant et surtout gaucher. Lors de la première journée, il marque mais est remplacé par Allou. La D1 est son jardin, il en mettra six de plus jusqu’en octobre, 0 de plus jusqu’en mai. Reste cette étrange ressemblance avec Laurent Fournier. Heureusement, Leonardo était gaucher. Il avait déjà cette belle gueule de directeur sportif qatari, ces cheveux de directeur sportif qatari. Déjà le costard lui va mieux que le maillot du PSG même s’il y a Opel marqué dessus. Le goût prononcé pour le pognon qatari viendra un an plus tard.
Un an, ce n’est pas neuf mois, sinon le PSG aurait battu Barcelone en finale de Coupe des Coupes et Leonardo aurait égalisé sur cette frappe à 10m du but vide. L’histoire a préféré laisser Ronaldo marquer un penalty, sans un regard pour celui qui fut aussi champion du monde 94. La belle époque, quand il jouait latéral gauche, mettait des coups de coude en 8e de finale et signait au Japon.
Le foie gras de Qatar
Il prendra sa revanche l’été suivant contre le Steaua Bucarest. Ce soir-là, Leonardo est tellement partout qu’il est déjà à Milan. Une raison suffisante pour sortir le seul vrai bon match de sa carrière. Le Milan AC ne s’y est pas trompé : un titre de champion en 5 ans + un futur entraîneur au style offensif. Manchester en prend deux en huitièmes de C1 et ne doit son salut qu’à ses sept buts inscrits. L’Inter y gagnera aussi un successeur de Benitez, porté vers l’offensive. Schalke en prend deux en quarts de C1 et tremble jusqu’à son septième but.
Devinez qui jouait milieu gauche en jaune le 12 juillet 1998 ?