Madagascar est une grande île située en plein coeur de l'océan Indien, au niveau de l'Afrique de l'Est. La situation politique instable caractérisée par de nombreuses crises depuis l'indépendance du pays (colonie française jusqu'en 1960) en a fait un des pays les plus pauvres de la planète. Actuellement, l'ex-président Marc Ravalomana est en exil, renversé par Andry Rajoelina en 2009. Ce dernier dirige un gouvernement de transition non reconnu par la communauté internationale, et qui tarde à organiser les élections promises.
C'est une situation paradoxale pour un pays magnifique dont la biodiversité est unique au monde, disposant de nombreuses terres arables et d'un climat favorables aux cultures de la vanille, du manioc, du sucre et du riz notamment. Les réserves en nickel et autres matières premières seraient là-encore impressionnantes.
Malheureusement pour ses habitants Malgache, les crises à répétition ne favorisent pas la venue d'investisseurs et stoppent même les aides des grands bailleurs de fonds internationaux, Union Européenne en tête. Ces habitants vivent donc dans la pauvreté, mais de manière pacifique, ce qui est tout à leur honneur en ces temps difficiles.
Le choc culturel pour un français résidant à Singapour est impressionnant. Habitué à la modernité de la ville, à sa sécurité et à l’efficacité des transports et des institutions, je ne retrouve évidemment pas ces caractéristiques à Antananarivo, capitale de Madagascar.
Tout d'abord, il est impossible de nier cette pauvreté, tant elle est présente : les gens attendent dès la sortie de l'aéroport pour porter des bagages pour obtenir un pourboire de 200 Ariary (10 centimes de dollars) par exemple. En ville, les façades sont pour la plupart dégradées, victimes d'affrontements lors des différents putsch politiques. On se croirait parfois dans une ville fantôme.
Avenue de l'indépendance, Antananarivo
Transport : Lorsque j'ai eu la chance de prendre un taxi (comprenez une 4L ou 2CV sans vitre, dont la porte arrière droite ne s'ouvre plus et qui manque se désintégrer comme avec Bourvil dans Le corniaud), la majorité des gens sont à pied et il n'est pas rare de voir une personne sur une charrette tirée par des boeufs, voir même par un homme !
Nourriture : Je n'ai malheureusement pas pu tester la nourriture vendue dans la rue, par souci d'hygiène. Les restaurant sont en revanche nombreux, en majorité français. Donc de la très bonne cuisine !
Sécurité : Le contexte politique actuel et la forte pauvreté incitent à la prudence, surtout lorsque vous êtes un Vahaza (blanc). Ce n'est pas non plus Bagdad, mais il ne faut pas provoquer le mal ! Ma plus grosse frayeur fut en pleine journée, lors d'un déplacement à pied en ville, lorsqu'une dizaine de camions bourrées de militaires sont arrivés avec des gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation contre le régime en place qui commençait quelques dizaines de mètres devant moi... Rien de bien grave ! (attentez l'article sur Majunga, la frayeur fut assez incroyable !)
Évidemment, malgré l'esprit positif des Malgaches, ils commencent être exaspérés de l'impact négatif de leurs dirigeants pour le développement du pays.
Prochains articles : Tamatave (côte Est) et Majunga (Nord-Ouest de Madagascar) !