L’opéra se nourrit de ses divas, déesses toutes-puissantes, objets de tous les fantasmes, mais également esclaves sacrifiées à leur art, aux compositeurs et à leur public. A travers elles, à travers leur science, leur destin, leur culte, leur pouvoir, c’est une histoire du théâtre lyrique qui se dessine. Cette exposition évoquera donc quelques grandes figures liées au Palais Garnier, temple flambant neuf dédié à l’art lyrique et à tous ses excès : entre autres Rose Caron (créatrice des œuvres de Reyer mais aussi de la Sieglinde de La Walkyrie ou de la Desdémone d’Otello), Gabrielle Krauss (créatrice des derniers ouvrages de Gounod), Sybil Sanderson (muse de Massenet pour Thaïs), Lucienne Bréval, modèle de la chanteuse noble, et qui va y régner trente ans… Dans les premières années du siècle, la modernité y entre grâce à des tempéraments de feu comme Aino Ackté, Emma Calvé ou Mary Garden, sulfureuse Salomé. Cette exposition ravivera donc le souvenir de ces femmes d’exception à travers photographies, objets, bijoux, maquettes de costumes et documents rares. Dans les lieux mêmes du Palais Garnier, elle évoquera aussi le passage d’un siècle à l’autre qui se traduit autant dans le répertoire que dans l’image reflétée de ces déesses et dans leur rapport au public.