Paris en ligne, les opérateurs en veulent toujours plus

Publié le 05 juillet 2011 par Pascaletfred

Pour les opérateurs il reste encore un gros potentiel inxeploité. L’idée étant évidemment de faire jouer un maximum de monde. Et par le jeu des pourcentages on imagine facilement le nombre d’accros aux jeux croître en conséquence, avec toutes misères que cela suppose. Donc, un peu plus d’an après l’ouverture du marché des jeux d’argent en ligne en France, l’ensemble des opérateurs, membres du GESTE, tirent un bilan contrasté. Si l’offre légale est maintenant bien installée, des efforts restent encore à fournir, notamment en ce qui concerne le renforcement de l’attractivité de l’offre, mais le potentiel est bien là.
Quelques chiffres
 (Source: NPA Conseil et  données ARJEL) :  
- 35 opérateurs peuvent exploiter des jeux d'argent en ligne par 49 agréments (25 pour le poker, 16 pour les paris sportifs et 8 pour les paris hippiques).
- Les Français ont misé sur les jeux en ligne à hauteur de 9,5 milliards d'euros, dont  1,5 milliard sur les paris sportifs (700.000 euros) et hippiques (800 000 euros), et environ 8 milliards sur le poker (cash game et droits d'entrée dans les tournois en ligne).
- 2,6 M de comptes joueurs actifs en cumulé et 3,5 M de comptes en .fr. (Depuis l’ouverture les paris sportifs sont en nette perte de vitesse. / Croissance modérée des joueurs sur le pari hippique. / Forte croissance initiale des joueurs de poker, mais stagnation début 2011). Source ARJEL
- La majorité de la demande est captée par l’offre légale. (Depuis un an, plus de 1000 sites non agréés ont été placés sous surveillance régulière de l’ARJEL, incluant 300 sites qui avaient déjà procédé au géo-blocage des joueurs français et près de 550 sites non agréés ayant été mis en demeure de cesser leur activité en France et ont procédé au géo-blocage des joueurs français avant saisine du juge, géo-blocages contrôlés régulièrement.)
- Les joueurs de poker experts, qui représentent plus de 80% du chiffre d’affaire des opérateur
Du point de vue du régulateur, l’ouverture du marché est un succès puisqu’avant la loi, l'essentiel des jeux de hasard et d'argent sur Internet étaient des jeux illégaux qui exposaient les consommateurs à des risques, le sport et les courses hippiques à des manipulations. Il y avait donc des risques majeurs d'ordre public et social. Le législateur a donc souhaité faire basculer cette demande de l'offre illégale vers l'offre légale. Avant la loi,  environ 90-95% de la demande était captée par l’offre illégale sur le marché français,  tendance qui s’est inversée suite à l’ouverture.
Du point de vue des joueurs
, si l’ouverture a en effet permis le basculement rapide des comptes  joueurs préexistants en « .com » vers les sites agréés en « .fr », l’offre française peine à attirer de nouveaux joueurs. Les joueurs, dans leur majorité, déplorent une réglementation trop stricte, limitant l’offre de paris (sportifs et hippiques) jugée insuffisante et rendant complexe et longue la création initiale des comptes joueur.
Enfin, du côté des associations d’aide
aux joueurs en difficulté, il y a une demande forte pour une information renforcée aux joueurs de la part des opérateurs sur les règles et les différences entre les offres en « .com » et les offres agréées en « .fr ». Egalement, une requête plus spécifique sur l’installation systématique de « hotlines » afin de rendre les opérateurs joignables à tout moment. Le dialogue est souvent difficile et les joueurs peinent à contacter les sites sur lesquels ils se sont inscrits.
Mais la « riposte » s’organise…

Du point de vue des opérateurs
, les conditions de marché ne sont pas suffisamment dynamiques. L’attractivité de l’offre française n’est pas encore à la hauteur des offres concurrentes, légales ou illégales, mais les facteurs de croissance sont nombreux et bien identifiés.

  • Une évolution réglementaire, allant vers plus de souplesse et de simplicité doit être adoptée (par étape, comme en Italie), permettant notamment de déverrouiller l’offre de paris
  • Une simplification des modalités d’enregistrement des joueurs doit être trouvée.
  • Une reforme de la fiscalité alignée sur les autres pays s’impose également. La fiscalité lourde appliquée aux opérateurs français, par rapport à leurs homologues européens, risque de limiter le développement du marché et de provoquer la disparition d’un grand nombre des opérateurs de jeu ayant obtenu un agrément.
  • Un renforcement des liens avec les fédérations sportives doit être mis en place pour trouver des synergies et établir les bases d’une relation durable et gagnante (Win/Win).
  • Un encadrement et une réglementation qui doivent rester souple en matière de publicité et de communication grand public.
  • Un accès facilité à l’usage des nouvelles technologies. L’arrivée généralisée de l’IPTV et des TV connectées, permettant le placement de paris sur Internet en regardant la TV, le développement des smartphones et le placement de paris à distance, le live betting doivent être facilités et encouragés car c’est une demande forte des joueurs aujourd’hui et demain.

Ca promet non?