La
disparition .
de Georges Perec .
Denoël (1969)
318 pages
Roman, France
Résumé
Trahir qui disparu, dans La disparition, ravirait au lisant subtil tout plaisir. Motus donc, sur l'inconnu noyeau manquant - "un rond pas tout à fait clos, finissant par un trait horizontal"-, blanc sillon damnatif où s'abîma Anton Voyl, mais d'où surgit aussi la fiction. Disons, sans plus, qu'il a rapport à la vocalisation. L'aiguillon paraîtra à d'aucuns trop grammatical. Vain soiupçon : contraint par son savant pari à moult combinaisons, allusions, substitutions ou circonclusions, jamais G.P. n'arracha au banal discours joyaux plus brillants ni si purs. Jamais plus fol alibi n'accoucha d'avatars si mirobolants. Oui, il fallait un grand art, un art hors du commun, pour fourbir tout un roman sans ça !
Mon avis : pas encore lu
L'auteur
Figure majeure de la littérature française du XXe siècle Georges Perec a marqué son époque par ses écrits audacieux. Remarqué dès son premier roman, 'Les Choses', il reçoit le prix Renaudot en 1965. Membre de l'OuLiPo (Ouvroir de littérature potentiel), l'auteur s'adonne à une écriture de la contrainte dont l'exemple le plus marquant est 'La Disparition' (1969), un roman entièrement rédigé sans utiliser la lettre 'e'. Véritable explorateur de la littérature, l'écrivain cherche à créer de nouvelles formes, et s'essaie à plusieurs procédés de narrations comme dans 'La Vie mode d'emploi' publié en 1978. Ce goût pour l'aspect formaliste et ludique de la pratique littéraire ne doit pas occulter la dimension intime et profonde de son oeuvre : traumatisé par la mort de ses parents - d'origine juive polonaise, son père meurt au combat, sa mère en déportation - il publie 'W ou le souvenir d'enfance' en 1975, un texte d'inspiration autobiographique écrit à leur mémoire, suivi de 'Je me souviens' en 1978. Egalement attiré par le cinéma, Georges Perec prend la caméra en 1979 pour tourner 'Récits d'Ellis Island', un documentaire sur les émigrants américains d'origines juive ou italienne, qui interroge le thème du déracinement. L'oeuvre inachevée de Georges Perec s'apparente à une quête identitaire perpétuelle, hétéroclite et foisonnante d'invention.