Je le regardais quand s'est envolé du même endroit un petit choucas et ils se sont rejoints. Sont restés cependant à distance l'un de l'autre mais ils volaient ensemble, comme dans un ballet. Le paille-en-queue volait à droite, le choucas à gauche et par instants ils se rejoignaient jusqu'à presque se toucher, se séparaient ensuite et ont recommencé ainsi longtemps. J'étais subjugué par ce ballet aérien, quasiment céleste.
Je me suis dit, marchant comme eux au bord du vide que le gris était dans la fusion du blanc et du noir des deux oiseaux dont le spectacle me ravissait... Et je me suis senti alors incroyablement bien par la révélation de cette couleur, par la pensée de ce couple. J'ai su que j'étais alors exactement à la place où je devais être mais il fallait que je me tourne.
En me tournant je me suis réveillé, le nez dans ma table de nuit et mon réveil qui m'enfonçait quatre perfides et bien réelles heures dans les yeux. Je ne pouvais plus rester couché...