Dans l’optique d’une diversification de leur offre commerciale, les groupes de distribution alimentaire se lancent dans le business des produits halal.
Pour Solis, cabinet d’études marketing spécialisé sur les secteurs ethniques, 2011 est une année « de consolidation et de maturation du marché halal en
France ». Le cabinet note plus particulièrement que « la structure des achats continue de se diversifier », ce qui ouvre la voie à l’arrivée de nouveaux produits halal sur le marché. C’est le cas
notamment du foie gras, qui a fait son entrée sur le marché halal en décembre dernier.
Chez les distributeurs, le groupe Casino se positionnent comme le leader du marché. La mise en place d’une offre halal constitue d’ailleurs une ambition de longue date pour son PDG Jean-Charles Naouri. L’effort du groupe se concentre actuellement sur la constitution d’une offre visible
et crédible : un produit halal ne doit pas être plus cher que son équivalent non halal.
L’offre commerciale de Casino est organisée depuis août 2009 autour de « Wassila », sa marque de distributeur qui propose essentiellement des produits de
boucherie et de charcuterie. A terme, le groupe prévoit l’ouverture d’une vingtaine de supérettes labélisées halal dans les zones péri-urbaines où la clientèle musulmane est plus importante
qu’ailleurs. Les premiers magasins devraient ouvrir prochainement en région parisienne ainsi qu’à Roubaix.
Le groupe Carrefour se positionne également sur le marché halal mais son expérience est beaucoup plus récente. Sa marque de distributeur, « Halal Sabrina », n’a été lancée qu’en décembre 2010. En
revanche, le groupe Auchan ne dispose pas encore de marque de distributeur halal, même si son entrée sur le marché devrait être prochaine.
Contre les polémiques sur l’islamisation supposée de la société française, le groupe Casino reste inflexible : la seule vocation d’un groupe de distribution est d’assurer son succès économique.
Sachant que sa clientèle compte de 8 à 50% de musulmans selon les magasins, la mise en rayon de produits halal n’est donc pas si différente que celle de produits bio ou asiatiques pour lesquels
il existe également une demande.