Optimiser la chance de donner naissance à un bébé vivant tout en réduisant le risque de jumeaux, c'est l'objectif des traitements de fertilité ou fécondation in vitro. Des chercheurs suédois ont, pour la première fois, développé un moyen fiable de déterminer si un ou deux embryons devraient être transférés pour atteindre cet objectif. Des conclusions présentées le 5 juillet au Congrès de l'European Society for Human Reproduction and Embryology.
Des études internationales précédentes ont déjà démontré que le transfert d'embryon unique est aussi efficace et plus sûr. Si, statistiquement les probabilités de grossesse sont moins élevées qu'en cas de transfert multiple, les chances de naissance vivante, unique et à terme après transfert d'embryon unique sont presque cinq fois plus élevées qu'en cas de transfert double.
Le Dr Jan Holte explique que si ce modèle devait être appliqué dans toutes les cliniques de fertilité, il pourrait réduire le taux de jumeaux à un niveau comparable au taux de jumeaux dans la population, soit à un peu moins de 2%. Déjà 4 cliniques ont adopté ce modèle. La Suède est le leader mondial dans ces tentatives de réduction des grossesses multiples en transférant un seul embryon dans l'utérus d'une femme pendant un traitement de fertilité. En 2007, en Suède, 69,9% des transferts d'embryons ont été des transferts uniques, 30,1% des transferts doubles, et seulement 5,3% des naissances, après traitement de fertilité ont été multiples. C'est le taux de naissances multiples le plus faible au monde.
«Toutefois, jusqu'à présent, nous n'avions pas de modèle pour nous orienter vers un transfert d'embryon unique afin d'atteindre le meilleur équilibre possible entre le maintien d'un niveau élevé de taux de naissance vivante, tout en réduisant le taux de grossesses gémellaires", explique le Dr Holte, directeur médical et responsable de recherche à l'Uppsala Science Park (Suède).
4 variables pour un modèle de transfert : Sur une période de quatre ans, de 1999 à 2002, le Dr Holte et ses collègues ont analysé une série de 3.223 transferts d'embryons et ont identifié 80 facteurs qui jouent un rôle dans le succès des traitements de fertilité. Ils constatent que 4 variables sont significatives dans l'issue de la grossesse: la qualité de l'embryon, l'âge de la femme, la réactivité de l'ovaire (le nombre d'oeufs récupérés en relation avec la dose d'hormones ovariennes stimulantes) et l'historique des tentatives de FIV précédentes. Avec ces 4 variables, les chercheurs ont construit un modèle mathématique qui prédit les chances de grossesse après le transfert d'un ou deux embryons et le risque de jumeaux. Sur une période ultérieure de quatre ans entre 2004 et 2007, ils ont appliqué le modèle sur 3.410 transferts d'embryons. L'objectif était d'atteindre un risque de jumeaux <15% et toutes les femmes qui avaient un risque plus élevé de jumeaux subissaient un transfert d'embryon unique.
Résultats: Durant cette période, la proportion des transferts d'embryon unique est passé à 76,2% (vs 11,1% dans la période précédente entre 1999-2002), et le taux d'accouchements gémellaires a été réduit de 26,1% à 1,9%. Le taux de naissances vivantes est resté globalement stable (30,7% vs 31,1%). Le poids de naissance moyen est passé de 3.086g à 3.412g. Le taux de prématurité ou de faible poids de naissance a été réduit des 2 tiers.
“A notre connaissance-concluent les chercheurs-, c'est la première fois qu'un modèle prédit avec succès la grossesse et le risque de grssesse gémellaire pendant un traitement de fertilité”.
Source: European Society for Human Reproduction and Embryology Abstract no: O-157, Tuesday 16.00 hrs CEST "Assisted reproductive technology in Europe, 2007: results generated from European registers” (Visuels Agence de la Biomédecine)
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