De : Luc Besson.
Avec : Milla Jovovich, John Malkovich, Vincent Cassel, Pascal Greggory, Tcheky Karyo, Faye Dunaway, Dustin Hoffman, Andrew Birkin, Desmond Harrington, Gérard Krawczyk, Richard Riddings, Timothy West, Richard Leaf...
Genre : Drame.
Origine : France.
Durée : 2 heures 40.
Date de sortie : 27 octobre 1999.
Synopsis : L'épopée de Jeanne qui assista, petite fille, au pillage de son village Domremy par l'armée anglaise. On la suit de sa jeunesse pieuse où des voix l'engagent à délivrer la France de la domination anglaise à sa victoire à Orleans, jusqu'à son procès final et sa mort sur le bûcher, le 30 mai 1431. Elle avait dix-neuf ans.
Bande annonce française
Ça doit remonter à un ou deux an la dernière fois que j'ai vu "Jeanne d'Arc" mais j'en gardais un tellement bon souvenir que c'est sans craintes particulières que j'ai eu envie de le revoir et c'est ainsi que je me suis retrouvé à installer le Blu-ray dans mon lecteur, près à assister à plus de deux heures et demie de spectacle.
Le résultat sur moi est toujours le même. J'ai toujours autant apprécié ce film que je trouve vraiment très bon. Pourtant à la base, c'était pas gagné. En effet, j'ai vraiment du mal avec les films qui traite de la religion surtout quand cette dernière est mise en avant. Hormis quelques exceptions, lorsque je tombe devant un de ses films, j'ai plutôt tendance à trouvé ça ennuyeux, pompeux mais "Jeanne d'Arc" ne fait pas parti de cela. Dès les premières minutes, je me suis laissé captivé par cette histoire très bien écrite qui nous tient en haleine jusqu'à la fin même si dès le début on sais comment tout va se terminer si on à quelques notions basique d'Histoire. Pourtant, on se mets à vibrer, à croire, à vivre cette histoire avec ses victoires, ses défaites etc etc comme si on y prenait vraiment part. On à beau en connaître l'issue, on peux même se surprendre à espérer une issue favorable tant on sympathise très rapidement avec notre héroïne qui n'aura pas eu de chance et dont le principal tort et d'avoir suivi ses convictions. Après, je n'ai pas les connaissances historiques nécessaire donc je n'ai pas la capacité à détaillé ce qui à été embelli ou pas (dans la réalité des choses j'entends, je ne parle pas des visions qui font plus appel à notre croyance ou non) mais j'ai trouvé que ce scénario tenait parfaitement la route tout en montant crescendo dans la tension. De ce que j'ai pu lire (à vérifier auprès des connaisseurs ;-) ), le scénario à pris de grandes libertés (toujours dans la réalité des faits et non dans les visions je précise) et serait plus à prendre comme une fiction qui se serait inspiré de faits réels mais le rendu final me plait et c'est ce que je préfère retenir. En tant qu'athée, j'ai apprécié en tout cas dans ce scénario le fait que la religion soit utilisé à des fins utiles et non trop barbante même si la multiplication des références à Dieu peut en déconcerter plus d'un mais j'ai trouvé très intéréssant le point de vue apporté sur la religion, sur ce qu'une conviction, une croyance, une prophétie etc etc pouvait être capable de faire tout comme j'ai aimé le tournant que celle ci prend à partir du moment où le personnage de Dustin Hoffman apparaît. Derrière tout ça, on se retrouve aussi plongé dans une France qui nous parait bien lointaine pour nous mais où la guerre faisait rage et où toute genre de manipulation dans le seul but de conquérir du pouvoir, de la terre, de la richesse était permis. Bien que très bien écrit, le scénario de Andrew Birkin et Luc Besson possède cependant aussi quelque défauts comme une durée un peu trop longue. Alors oui, le fait de donner le plus d'élément possible est important et nous permet aussi de ne pas être déconnecté de cette période où la France n'était pas celle que l'on connait aujourd'hui cependant cela entraine aussi quelques creux qui font que vers la fin le film peut paraître un chouïa trop long, aussi captivant soit il. Heureusement, derrière tout ce côté mystique et historique, on retrouve quelques petites touches d'humour qui apporte un peu de fraicheur à l'ensemble avant de mieux repartir dans cette croisade où chacun se fera sa propre opinion mais où on ne reste pas indifférent devant la bêtise humaine. Chacun est libre après de prendre le film comme il l'entends mais pour ma part, j'ai vraiment trouvé que le mélange entre guerre historique et croyance était parfaitement dosé le tout avec des scènes de combats qui apporte la dose d'action nécessaire sans rendre l'ensemble ennuyeux.
La distribution est de son côté de grande classe misant à la fois sur l’international mais également sur le talent. C'est ainsi qu'on retrouve ici une Milla Jovovich en Jeanne d'Arc qui est à ma connaissance dans l'un de ses plus beaux rôles que ce soit au niveau de son interprétation parfaite ou de la force de son personnage. La comédienne arrive parfaitement à redonner vie à notre héroïne en lui donnant juste ce qu'il faut d'innocence, de naïveté, de force et de caractère pour rendre son personnage le plus crédible possible. En marchant sur le fil mince de la folie et du déni, l'actrice va même réussir à amplifier son jeu, à lui donner plus d'importance au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin et rarement je l'ai vu jouer avec autant de nuance. Derrière elle, tout le monde suit de très bonne manière. On retrouve ainsi un John Malkovich très bon en Charles VII. Très charismatique, j'ai bien aimé aussi l'évolution qu'il à su apporter à son rôle qui semble d'abord fragile au début avant de devenir plus froid vers la fin. Vincent Cassel m'as lui bien fait rire en Gilles de Rais. L'acteur dégage toujours un petit quelque chose qui fait qu'on n'arrive jamais à le détester et même losrqu'on est pas d'accord avec lui, on ne peut s'empêcher de le trouver sympathique. Il renverse d'ailleurs ainsi bien la tendance apparaissant la première fois comme un être manipulateur et prétentieux avant de faire parti des fidèles de la bande. Il en va de même pour Pascal Greggory que j'ai bien aimé dans son rôle d'Alençon. Le comédien est convaincant et lui aussi prend une certaine ampleur à l'écran sans jamais toutefois voler la vedette à une Milla Jovovich constante qui arrive toujours à exister dans ce monde d'hommes. Tchéky Karyo ne tire pas la couverture vers lui non plus et se révèle être presque attendrissant en Dunois qui cherche à asseoir son autorité. Drôle et charismatique, j'apprécie toujours cet acteur qui une nouvelle fois ne m'as pas du tout déçu. Faye Dunaway arrive elle aussi à bien exister. Bien que ne faisant que quelques apparitions, son personnage de Yolande d'Aragon s'avère extrêmement important et on l'imagine très bien dans le rôle de la conseillère de l'ombre qui n'as pas de réels pouvoirs mais qui arrive à trouver les mots juste afin que les décisions prises aillent dans son sens comme la fameuse scène avec l'huile sacré que j'ai trouvé excellente soit dit en passant. A mes yeux, celui qui tire son épingle du jeu, c'est Dustin Hoffman qui est juste énorme dans le rôle de la conscience de Jeanne. Charismatique, sans aucun mouvement superflu il rend son rôle capital. En plus d'avoir un personnage qui arrive au bon moment pour poser les bonnes questions, j'ai vraiment trouvé que l'acteur était saisissant. C'est peut être même le personnage qui m'as le plus intéressé et que j'ai le plus aimé au point que je regrette vraiment que son apparition soit si tardive que ça même si du point de vue du scénario je peux le comprendre aisément. Le reste du casting fait un sans faute lui aussi, chacun faisant ce qu'il à à faire sans fausses notes et sans que quelqu'un ne soit détacher de cette distribution. J'ai pu entendre à gauche et à droite que c'était une hérésie d'avoir tourné ce film en langue anglaise. Pour ma part, cela ne m'as pas dérangé plus que ça, c'est peut être même juste qu'un détail pour ceux qui aime chipoter même si la réflexion de Luc Besson à ce sujet me parait plutôt judicieuse (le cinéaste à déclaré : "(...) en 1431, Paris est sous domination anglaise depuis 80 ans, les parisiens parlaient anglais depuis 3 générations, comme la moitié de la France (...). Quant à Jeanne, elle parle un patois lorrain (...). Donc sur ce film précisément, je trouve que la bataille de la langue est une absurdité totale. Ce qui est important c'est qu'on puisse comprendre le film et comprendre son émotion, sa force. ". En tout cas, rare sont les films avec un tel casting qui ne sombre pas dans le gadget commercial et j'ai aimé l'implication de chaque acteurs avec son personnages.
Niveau mise en scène, ce film fait parti des films de Luc Besson qui me surprend le plus. Dans sa façon de réaliser, je trouve vraiment que ce long métrage se trouve un peu à part dans sa filmographie. On retrouve toujours une grande maitrise de la caméra qui exploite très bien les différents plans tout en usant de prise de vue à la fois sobre mais efficace mais en même temps il y à un côté très sombre que j'ai rarement ressenti chez ce cinéaste, du moins un côté sombre qui reste constant du début jusqu'à la fin. Après, les plans s'enchaînent avec brio et j'ai beaucoup apprécié le montage que j'ai trouvé intelligent ainsi que la photographie que j'ai trouvé très belle. Les différentes scènes de batailles sont drôlement efficace sans jamais que cela paraissent brouillon. Les différents décors sont très bien exploités tout comme la lumière qui donne à ce film son ambiance si particulière. Les scènes de visions sont elles aussi loin d'être ridicule et sont bien montré de façon à ne pas nous déstabilisé. J'ai beaucoup aimé aussi les différents costumes qui sont utilisés. Tout comme les décors, on sens que chaque détail à été pensée et même si la réalité historique n'est pas toujours là d'après ce que j'ai pu comprendre, l'ensemble tient la route à mes yeux. La tension monte à chaque fois juste comme il faut même si encore une fois on peut regretter par moment qu'il y ait quelques petites baisses de rythme qui nous rappelle que plus de deux heures et de mie pour un film ça peut être long même si chaque scène à son importance. La bande originale est une nouvelle fois signé Eric Serra, fidèle de Luc Besson qui arrive toujours à bien collé à son univers tout en apportant au film une âme bien à lui. C'est jamais ni trop ni pas assez, la musique ne tombe pas dans la surenchère ni dans l'oubli sachant exister quand cela est nécessaire. La réalisation est en tout cas sublime je trouve et j'aime vraiment beaucoup le travail qui à été effectué. Même les effets visuels sont très bon exceptés peut être quelques gouttes de sang qui gicle sur la caméra sans que ça soit utile (on se sens déjà bien plongé dans les batailles). Un gros travail à été fait aussi sur le maquillage qui fait que l'on évite de tomber dans le piège du trop propre sur soi tout comme celui du trop sale comme on peut le voir parfois sans que cela apporte quelque chose au film.
Pour résumé, malgré ses quelques longueurs qui peuvent faire paraître le temps un peu long mais qui s'avère justifié, j'ai toujours beaucoup d'affection pour ce "Jeanne d'Arc". C'est pas mon film préféré de Luc Besson mais il à quelque chose que je ne serai décrire qui le met un peu à part dans sa filmographie. Avec un scénario très bien écris, un casting quatre étoile qui répond à nos attentes et une très bonne mise en scène, ce long métrage reste un grand moment de cinéma comme je les aime et que je reverrais une nouvelle fois avec toujours autant de plaisir.