Critique Ciné : Le Caméléon, un semi-raté passe partout...

Par Delromainzika @cabreakingnews

Le Caméléon // De Jean-Paul Salomé. Avec Marc-André Grondin, Famke Janssen et Emilie de Ravin.


Passionnant fait divers, le film se concentre sur une simple histoire. Dommage, j'aurais vraiment aimé qu'on ailles début à la fin de sa vie. On prend donc ce qu'on a et puis c'est à la prestation de Marc-André Grondin, plutôt correct, que l'on fait face dans le rôle de Frédéric Fortin. Ce thriller psychologique offre une première partie plutôt bonne avec les bases de son histoire et surtout une jolie petite ambiance, puis il se tourne dans le cliché du film qui veut en faire trop, ça devient trop bête et bavard, l'agent du FBI devient presque le personnage central du film alors qu'on raconte avant tout l'intrigue d'un gamin qui a volé une identité. Si on sait le dénouement, on aurait pu mieux nous surprendre. Ce n'est malheureusement pas le cas.
Espagne, 2000 : un jeune homme sort de son mutisme. Il dit s’appeler Nicholas Mark Randall, être américain et avoir été enlevé quatre ans plus tôt par les membres d’une secte. A la surprise de la police espagnole qui le soupçonne d’être un imposteur récidiviste, sa sœur vient le chercher et le ramène aux États-Unis, en Louisiane, où sa famille semble le reconnaître. Les récits des médias locaux sur ce retour miraculeux alertent le FBI dont l’agent, Jennifer Johnson, s’interroge de plus en plus sur la véritable identité de Nicholas et l’attitude surprenante de la famille. Le Caméléon est inspiré de la véritable histoire de Frédéric Bourdin condamné à plusieurs reprises pour usurpation d’identité.
Le problème même de ce film c'est qu'il est pas assez émouvant. La première partie lance très bien le côté émotionnel, entre les retrouvailles de la famille, la mère qui n'accepte pas que c'est son fils et surtout la soeur qui se veut avenante, ou encore Brandon le frère terrible. J'étais plongé dans une bonne ambiance et puis directement le soufflé retombe d'un coup, dès que l'agent du FBI entre vraiment en jeu et surtout que l'on veut nous jouer la temporalité désaxée (ce qui est pour moi un gros regret du film). Le Caméléon n'est plus tellement l'histoire de Frédéric Fortin mais plutôt un banal thriller très américain qui réussi à aplanir quelques clichés pour en fabriquer des plus gros.
La fin du film est calamiteuse. La seconde partie ronronne trop. Il ne se passe pas grand chose et surtout le personnage principal perd tout effet émotionnel. On va se perdre à ajouter une histoire avec deux jeunes filles pour une virée (ridicule), Marc-André Grondin reste quand même un des rares atout de ce film avec la première partie scénaristique. L'acteur est vraiment convainquant en incarnant Frédéric Fortin (un peu moins pour ce qui est de se faire passer pour un fils). Au final, Le Caméléon aurait pu être un excellent, un cinéaste comme Gus Van Sant en aurait fait un chef d'oeuvre, là on reste dans le creux de la vague, entre le navet et la réussite. Bien sûr le film est réjouissant par moment mais n'offre pas vraiment l'épaisseur nécessaire à son récit.
Note : 4/10. En bref, malgré un premier rôle convainquant et une première partie plutôt réussie, la suite retombe tel un soufflé teinté de clichés des thrillers américains qui se ressemblent tous et qui n'offrent qu'un divertissement court terme.