Affaire DSK : Berlusconi et Dreyfus - une affaire 2 en 1

Publié le 04 juillet 2011 par Sergeuleski

Pour le PS et la quasi totalité de la classe médiatique, DSK serait donc encore Présidentiable

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Aujourd'hui 4 juillet 2011, un sondage indique qu'un f(F)rançais sur deux souhaite le retour de DSK en politique... 64% des militants du PS...

S’agit-il là d’une intériorisation cynique ou servile (affaissement moral ; perte de repères...), d'un environnement politique et social délétère où tout est possible puisque tout est permis ?

Ou bien encore... d’une intériorisation-adhésion inconsciente à la racine de laquelle on trouverait le refoulement d'une indignation et d'une colère inexprimables en l’état tellement la coupe est pleine… à des fins d’éviter la douleur d’une angoisse plus insupportable encore ?

Bien sûr, au PS et parmi les journalistes, nombreux sont ceux qui ne souhaitent pas jouer leur avenir politique et/ou professionnel  à la roulette judiciaire (dont les USA sont les champions) et à la roulette des sondages de popularité à venir, et ce avant le retour de DSK.

Ne pas négliger non plus le soutien communautaire ( My communauty, right or wrong !) et l’allégeance à la cause sioniste : un DSK Président, ce n’est pas rien dans cette perspective.

Et à ce sujet, BHL, lui, a tranché dès les premières heures qui ont suivi l'arrestation de DSK.

Il suffit de se rendre sur la RDJ de BHL pour y lire un soutien inconditionnel, sans réserve, sans nuance aucune. Et quand on sait que ce soutien ne peut en aucun cas avoir pour racine une quelconque vigilance à l’encontre d’un antisémitisme larvée du type « affaire Dreyfus », et moins encore un souci purement politique de défendre les intérêts de la gauche et des classes populaires (la bonne blague !), que reste-t-il alors ?

Il reste du côté de BHL et de quelques autres un : « DSK ne peut pas ne pas être respectable car il ne peut ne pas être notre prochain Président ».

Affaire Dreyfus inversée : pour BHL, DSK est innocent parce que… juif et sioniste.

Quant au PS : ce parti a vu le pouvoir à terre ; il sait qu'il suffit de se baisser pour le ramasser (avec un DSK que l'on dit gagnant à tous les coups), et ce faisant... remettre en route des carrières gelées, comme en stand-by, depuis la défaite de Jospin : soit plus de 15 années de placard pour des carriéristes aux dents longues et à la vue... courte : ministres, secrétaires d'Etat, conseillers, sénateurs, députés, innombrables possibilités de conflits et de prises d'intérêts lucratifs, le plus souvent, en toute impunité... salaires, indemnités (ministre un jour, ministre toujours !), plans de retraite... qui feraient pâlir d'envie même un rentier car, rares sont ceux qui quittent la politique plus pauvres qu'en y entrant ; tout en sachant qu'un parti, pareil à une entreprise, qui n'est plus capable de proposer de telles perspectives professionnelles à ses membres est condamné à la marginalisation et au déclin.

Est-il seulement possible que le PS puisse penser qu'il est moralement inconcevable que DSK puisse se présenter aux primaires après ce qu'il vient de vivre et après ce qu'il nous a fait vivre ?

Il semblerait que le PS, Aubry en tête, ne fasse plus campagne que pour les patrons de presse (qui veulent un DSK président ; aussi, surtout ne pas être celui ou celle qui le disqualifiera moralement), le CAC 4O, les agences de notations (la gauche continuera-t-elle à rembourser la dette ?) et les institutions financières internationales (soutien à la BCE, à la banque mondiale en passant par le FMI et à une libérale Lagarde, mais pour quel gain politique ?)

Les électeurs passant à la trappe.

Vraiment, il n'est pas exagéré de penser que le PS, depuis trois mois, n'en fini pas et n'a pas fini de perdre la prochaine élection présidentielle.

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Et nous dans cette affaire ?

Avec un DSK encore présidentiable, comment allons-nous faire face à ce qui ressemble depuis le 1er juillet à un viol de nos consciences par une partie de la classe politique et la quasi totalité des journalistes des grands médias ?

Oui ! Nous qui ne sommes pas encore descendus au plus bas de l'échelle d'une considération morale ou bien, d'une décence commune à tous les gens de bonne volonté ; gens de bien aussi qui n'ont pas renoncé au respect de soi, et qui se tiennent éloignés d'une intériorisation cynique ou servile d'un environnement politique et social délétère où tout est possible puisque tout est permis ; environnement qui n’épargne plus personne : voyez un Jean Daniel qui demande déjà à la justice américaine de s’excuser auprès d’un DSK maintenant victime.

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Qu'importe la personnalité du candidat, pourvu que l'on ait l'ivresse des scandales à répétition !

Après la lepénisation de la France (3), n'assistons-nous pas à sa berlusconisation ?

Une France qui ne mériterait alors plus qu'un Président, non pas au dessus mais... en dessous de tout, et de nous tous pour commencer, sans doute dans la mémoire d'une présidentielle de 2007 qui a vu Sarkozy ouvrir le bal d'une transmutation de notre société dont la veulerie démissionnaire n'a pas fini de ronger le coeur.

Certes ! Un général, une fois, a pu affirmer, dans le passé, que les f(F)rançais étaient des veaux.

Mais… jamais il n’a été dit que nous étions des porcs !

Quant à la culpabilité de DSK, qui nous empêche, nous citoyens et électeurs, de reconnaître que, décidément, DSK ne peut pas se présenter aux primaires du PS ? Car il ne peut pas être candidat... pour une simple raison : il ne peut pas occuper la fonction de Président.

Et si dans les jours et les semaines à venir DSK devait être coupable de quoi que ce soit et son entourage avec lui : ce serait de vouloir poursuivre une carrière politique au plus haut niveau.