D’une féministe primaire à Môssieu Fize

Publié le 04 juillet 2011 par Juval @valerieCG

Michel Fize dans le Monde s’en prend aux féministes qu’il accuse d’avoir instrumentalisé DSK.

Je souhaitais tout d’abord le remercier de nous ramener plusieurs fois à notre sexe et d’oublier complètement les hommes qui sont féministes.

Fize nous avait « pourtant mis en garde » mais telles les péronnelles que nous n’avons jamais cessé d’être nous n’avons pas tenu compte de son avis et n’avons été ni « lucides » ni « prudentes« .  Un peu hystériques peut-être.

Nous, féministes qui possédons la quasi totalité des chaînes et journaux mondiaux ne nous sommes pas gênées. Et de titrer « the perv », et de nous répandre sur la vie privée et légale de DSK, et de le filmer menotté, et de parler de son goût pour les femmes.  Nous sommes mêmes allées jusqu’à dire qu’on le savait depuis longtemps mais qu’on s’est tue. C’est dire si on est allée loin.

Trêve de plaisanterie. Alors que la planète entière parlait de DSK, se demandait comment on pouvait imposer une fellation à une femme sans qu’elle vous castre, confondait viol et libertinage, parlait de « troussage » nous aurions du nous taire. Pour ne pas instrumentaliser DSK.

Michel Fize assène alors son argument massue qui résume la parole de toutes celles et ceux s’étant exprimé sur l’affaire DSK : « Pour ces femmes-là, il ne fait pas de doute que tous les hommes sont, par définition, des salauds (au moins sexuels), et les femmes, globalement, des vertueuses nées, qui ne mentent jamais, ne manipulent personne. »
Si nous résumons, les féministes qui n’ont pas suivi les conseils avisés de M. Fize sont, sans aucun doute misandres. Voilà c’est dit. Des noms ? Nous n’en aurons pas, nous n’en obtenons jamais. Cela n’est pas comme s’il fallait citer ses sources.

Reprenons donc un peu le raisonnement. La quasi totalité de féministes qui s’est exprimée sur le sujet a choisi de ne s’exprimer que sur les réactions autour de l’affaire. Nous avons beaucoup parlé donc de la confusion entre libertinage et viol, ou du féminisme « à la française ». Comme on le constatera dans ce dernier lien, il est très peu question de DSK voire pas du tout. Nous avons également souligné la gravité à parler de « troussage de domestique ». Il me paraissait donc difficile, au moment où tant de paroles sexistes ont été prononcées, de nous taire. Il est au passage curieux, de dire que nous avons instrumentalisé DSK et de ne pas supposer que Fize instrumentalise Diallo pour régler un vieux compte avec les féministes.

Néanmoins je veux bien admettre que Michel Fize ait confondu Bernard Debré avec une féministe – nous avons tant de points communs ! – et qu’il ait voulu lui adresser ce courrier. Comme les écrits quelque peu emphatiques de Monsieur Debré ayant disparu, il nous a englobé dans  le package. Pas de souci, Michel Fize, nous pouvons très bien comprendre une petite erreur. Après tout cela n’est pas comme si vous étiez tenu à une rigueur universitaire.