Posté par fdesbordes dans : ecrits (quand j'ai de l'inspiration),le 3eme roman - titre provisoire "Island voice" , trackback
Le train. Le train qui apaise, le train qui endort. Courir après les insomnies, comme un voyageur de ses nuits. Décor en mouvement. Fuite en avant. Le paysage qui défile, interminable et lancinant.
S 'il fait beau c'est un immense sentiment de liberté qui vous envahit. Le soleil qui rebondit de nuages en nuages et qui disparaît derrière un bosquet. S'il pleut, c'est une étrange mélancolie. Le front appuyé contre la paroi vitrée à regarder les gouttes qui glissent comme si le train pleurait.
J'aime le train. L'idée d'être en partance, que le monde m'appartient à travers mon billet pour aller loin.
En même temps je ne veux être que là bas, le là bas où je ne suis momentanément plus là. C'est fou comme dans ce train je pense à toi. L'évidence s'impose d'elle-même. Et j'ai la flemme de la refouler, encore une fois. J'aimerais qu'en face de moi il y est juste toi et pas cet autre. Fermer les yeux. Vagabonder...
Alors on dirait que tu apparaitrais à la place de ce grand monsieur. On jouerait à lire nos pensées, on se parlerait en technicolor parce que les mots ne suffiraient pas et notre lomo/cerveau prendrait des instantanés de nous deux. On ferait un roman photo, stylisé et plutôt graphique, parce que c'est juste plus beau. Nos genoux se frôleraient et on ferait tout pour résister, parce que dans le train on se tient bien.
Aller/retour dans la journée, kilomètres avalés et mes doigts sur le papier qui posent ces quelques mots pour toi, le toi d'ici et de là-bas, la jeune femme si particulière, pour que jamais le souvenir ne s'efface sans laisser de trace.