Notre-Dame-des-Landes : 3 jours de résistance contre l’aéroport
Exigeons l’abandon d’un projet d’un autre siècle, inutile et destructeur,
Symbole du capitalisme et du productivisme
Ni Ici, Ni Ailleurs
Depuis quarante ans, la population locale, soutenue par de nombreuses associations, syndicats, partis, élu-es, s’oppose à la construction d’un nouvel aéroport international, à Notre-Dame-des-Landes (30 kms au nord de Nantes), incluant deux pistes, destiné à accueillir 9 millions de passagers en 2050, contre moins de 3 millions pour l’actuel aéroport nantais. Le financement public de ce projet s’élèverait à 246 millions d’euros au minimum, ce coût étant manifestement sous-évalué, puisque les collectivités territoriales devront également financer des liaisons routières et ferroviaires, véritables gouffres pour les deniers publics.
Dans un total déni de démocratie, à grand coups de communication méprisante, les promoteurs de ce projet pharaonique, élus du grand Ouest, PS et UMP (Jean-Marc Ayrault en tête) entendent imposer la construction de cet aéroport entièrement privé, concédé pour 55 ans au groupe Vinci spécialiste de la « collaboration » avec les pouvoirs publics.
Les principaux arguments mis en avant, saturation de l’actuel aéroport, développement de l’économie locale, création d’emplois, sécurité de l’agglomération nantaise, s’avèrent largement infondés. Et dans le contexte actuel de crise sociale et écologique, de raréfaction des ressources notamment pétrolières, choisir de promouvoir le développement aérien est profondément irresponsable et indécent.
Le projet est scandaleux d’un point de vue écologique, aberrant sur le plan financier, et socialement à contre courant des besoins de la population.. Plus de 2 000 ha de terres cultivables, 50 exploitations agricoles seront détruites au profit d’un bétonnage outrancier. Les fonds publics seront détournés au bénéfice de Vinci et de ses actionnaires, qui percevront plus de 2 milliards d’euros de dividendes sur le temps de la concession grâce à l’argent public. La construction de cette infrastructure fragilisera l’emploi : destruction d’emplois agricoles, suppression de postes dans les autres aéroports de la région, délocalisation de 2 000 emplois à Airbus, création d’emplois essentiellement précaires, sous payés, voir socialement inutiles…
Au travers de cette lutte, deux conceptions de société s’affrontent. Les édiles du PS et de l’UMP inscrivent leur choix politique dans le cadre de la concurrence entre les territoires à l’échelle européenne ; les régions se transforment en vitrine du système capitaliste globalisé. Ils font également, dans le contexte actuel, le pari de l’accroissement de la mondialisation des échanges et de la délocalisation des productions.
La majorité des organisations, associatives, politiques, syndicales, mobilisées contre ce projet, au contraire, se battent pour que les décisions politiques soient prises, après débats démocratiques, pour la satisfaction des besoins sociaux et la réorientation des investissements publics vers des projets écologiquement soutenables. L’urgence sociale et écologique nécessite d’autres modes de production, de consommation, de transport. Les thématiques soulevées par cette lutte sont au cœur des débats à venir dans les prochaines campagnes électorales : énergie, emploi, environnement, démocratie, développement… La force de la mobilisation a largement pesé sur les régionales et les cantonales avec une nette poussée des voix pour les partis qui s’opposent à cet aéroport.
Le rassemblement des 8, 9 et 10 juillet sur les terres de Notre-Dame-des-Landes sera un temps fort pour la convergence des luttes et permettra d’affirmer que d’autres choix sont possibles, que des alternatives existent. Il est urgent de les construire.
Source : Gauche unitaire, ici.