Travailler moins pour vivre mieux ?

Selon une récente enquête, les jeunes refusent de mettre leur vie privée entre parenthèses au profit de leur carrière professionnelle

Exigeants, les jeunes ? C’est en tout cas ce qui ressort d’une enquête TNS Sofres – Europe 1. Âgés de 15 à 34 ans, les jeunes de la génération « Y » arrivent sur le marché du travail et révolutionnent quelque peu la norme établie. Interrogés pour le sondage, les DRH d’entreprises déplorent, pour 26 % d’entre eux, un manque d’expérience des candidats, et à pourcentage égal, un manque de motivation. Stéphane Roussel, directeur des ressources humaines de Vivendi, explique a Europe 1 que les jeunes donnent l’impression de rechigner à la tâche. « On cherche des entrepreneurs, des personnes prêtes à apporter une valeur ajoutée dans l’entreprise, donc quelqu’un qui va nous questionner sur le temps, les tâches à remplir, ça inquiète toujours un petit peu. Effectivement, il y a ce défaut de temps en temps de parler du dessert avant l’entrée, et donc de poser des questions sur son confort personnel avant de savoir ce qu’on attend d’eux », a-t-il constaté.

« On ne vit pas pour travailler, on travaille pour vivre »

Les jeunes ne semblent pas suivre les traces de leurs parents, dévoués corps et âme à leur métier. Vivre pour soi, telle semble être leur devise. A titre d’exemple, Julie, 24 ans, a confié à Europe 1 son désir de ne pas sacrifier sa vie personnelle au profit de sa carrière. « On ne vit pas pour travailler, on travaille pour vivre. Quand je vois des gens qui n’ont que ça, après ils rentrent chez eux, ils dorment, ils reviennent travailler. Pour moi, ce n’est pas ça la vie », a-t-elle jugé. « Il y en a qui à 50 ans ne savent toujours pas quelles sont leurs passions. Ils ont des frustrations, moi ce n’est pas comme ça que je vois ma vie », a-t-elle ajouté.

Pour mieux comprendre cette génération, Europe 1 a annoncé qu’on assistait à la création d’une cinquantaine de nouveaux ateliers de formation pour DRH ces derniers mois.

Lauren Clerc