Au fin fond de tout ...
Du fin fond ténébreux, du fin fond de la nuit
Par delà l’infini, où il n’est rien qui luit,
Au fond des gouffres noirs où il n’est rien qui chante
Dans l’espace ténébreux, où tout n’est que tourmente
Parmi les fleurs pourries, salissant la mémoire,
Au milieu des odeurs qui chassent les espoirs
J’ai vu sortant des cendres le cœur d’un bouton d’or.
Il pointait ses pétales, aux lueurs de l’aurore.
Comme un hymne à l’espoir, venant d’un cœur sans âme
C’est comme un premier feu, qui à l’amour s’enflamme.
Dans la forêt immonde, pleine de désirs malsains
Dans les terriers puants qui cachent des assassins
Au-delà des montagnes aux neiges pourrissantes
Dans le fond des vallons, crachant l’eau croupissante
Des racines tordues, crochues doigts de sorcier
Dans silence pourrit, qui putréfie l’aubier
J’ai entendu le chant d’un oiseau triomphant
Saluant sa couvée du chant de l’olifant.
Comme un hymne à l’espoir, venant d’un cœur sans âme
C’est comme un premier feu, qui à l’amour s’enflamme.
Dans la ville sinistre, aux relents de pétrole
Où pour la propreté ils comptent sur Eole,
Dans les bouges malsains, aux mœurs dépravés
Dans les rues, les ruelles, les chaussées dépavées
Ces arbres calcinés, tout de noir habillés
Tout comme ces fêtards, en habits débraillés
J’ai bien vu sur un banc, lumineux dans le noir
Deux amants magnifiés, par ce commun miroir.
Comme un hymne à l’espoir, venant d’un cœur sans âme
C’est comme un premier feu, qui à l’amour s’enflamme.