La mort
La mort
Quand seconde, lieu, destinée, lignée se fut
Par le hasard hier d’entreprendre sa mue
Hier du néant, sage est venu un étant
Côtoie la vie comme un pantin pestant
Pour prendre gageure d’une acception forcée
Et s’exhiber maladif sur ce chemin inexistant
A cette saine aubade rapportée de fait
Qui suis-je ? Où suis-je ? Mon esprit défait
Tu te repais des silences de l’incongru
Qui me dit narquois : « toute vie se refait »
Je n’avais pensé que vie se fut ainsi fait
D’une condition qui ne se peut modifiée
Né du néant, je postule ancré au néant
Et seul comptera ce pur retour délassant
À la source vive d’un état vers l’éternel
Comblant ce vœu cher d’opter l’inopérant
Il n’est nul Dieu rempart inné qui en sa main
Peut ouïr et donner un choix au damné mutin
A cette évidence : Aucun formel refus de dédain
Dans leur prérogative, d’être roi pour certains
Alors je me complais à trouver juste vérité
Il n’est d’aucun qui affichera à l’heure supériorité*
Celle que je cherche, dernière maîtresse
M’aspire, pour m’extirper de ma paresse
De venir seul au trou noir dans l’ivresse
Prés à voir les images de leurs tristesses
Le ballet antique au retour, de ce que je fus
De ce que je serai à jamais à l’éternel tenu
Néant dans le néant où chaque fausse réalité
Retrouve la place caduque qui lui était due.
Je retrouverai la plénitude de toute égalité
Il ne sera d’aucun pour me la contester
De cette constante circonstance d’un réel
Nul ne pourra contracter un différent label
Que celui de son indispensable présence
Tous nous repartirons à notre néant éternel.
Et alors il sera jours dans le grand tourbillon
Où nos atomes, leur grand ballet reprendrons
Nous irons refaire le grand chemin du big-bang
Pour visiter le réel de l’irréel de nos questions
Tous ensembles nous, sans la moindre différence
Regagnerons indifférence en notre non apparence