Paris, Delhy, Bombay… une expo dans une coquille vide alors que le sujet se devait d’être plus fouillé. On vous fait croire que l’expo est dans la suite des fameuses expos de l’époque Pontus Holten : Paris Berlin, Paris New-York, Paris Moscou. Ce n’est qu’un effet de com et question d’époque où l’art n’était pas pris en charge par les agences comme produit de consommation. Il suffit de lire les introductions, dans la rotonde, à chaque thème retenus bien plus adaptées à un public de bachelier et bien loin d’avoir été rédigées par un critique avisé et déterminé à nous éclairer avec intelligence. Décidément à quand la grande expo SMS et Wiukipédia à Beaubourg ? Des présentations donc issues des notices wikipédia et des artistes français dont on doute de l’intérêt pour l’Inde si ce n’est celui du copinage qui autorise tous les voyages. Comme par exemple ce travail de 9 polaroïds des plus banals qui ponctue une supposée recherche sociologique sur le terrain…Ne parlons pas des encres de S. Calais bien décalées avec leur ballon suspendu pour servir de support conceptuel à un oeuvre qui manque désespérément de force. Et que penser de la jetée de Cris Marker comme alibi dune saga homo sanglante ? Une pauvreté des productions françaises servie par des artistes ayant superficiellement voyagé en Inde !
J’y ai trouvé malgré tout quelques compensations avec les seuls artistes indous présents et sélectionnés par le commissariat. A voir absolument Think Left, think right, think low, think high d’Hema Upaddhyay qui figure la réalité expressive d’un bidonville avec l’assemblage de matériaux composites de récupération…Je reviendrais sur cette exposition et les artistes indous dans post prochain.
Il faudra également mettre un terme à cette idée qui tente à nous faire penser que l’Inde est la plus grande démocratie du monde. l’Inde est championne sur la question des inégalités, de la corruption et surtout de la pauvreté. Eh oui, l’Inde compte encore le plus grand nombre de pauvres au monde. Une démocratie faîte d’exclusions « naturelles » dues au système des castes, avec les mariages forcés et les violences qui les accompagnent et l’exclusion des sans terres… La démocratie en Inde n’est pas celle que nous connaissons et l’omniprésence des religions et de leurs cortèges d’obligations, la permanence de « l’inexistence » du fait de leur condition des Intouchables – véritables parias – est la principale objection à cette idée que l’Inde est une réelle démocratie.