A la veille du débat d’orientation budgétaire, le dernier rapport de la Cour des comptes est clair : la situation des finances publiques de la France ne cesse de s’aggraver et le risque d’emballement de la dette publique pèse de plus en plus sur notre pays.
Les années passent mais la situation reste la même. Elle empire même puisque depuis 2007, la dette publique de la France est passée de 63.7 % à 85,4% du PIB soit un montant record de 1591 milliards d’euros en 2010. Le pays continue à s’endetter sur le dos des générations futures.
La faute à qui ? Pour partie à la crise, certes, mais surtout à une gestion inefficace de la part du gouvernement. La Cour des comptes signale en effet que la crise n’explique qu’une partie infime du déficit de l’année 2010 qui est en réalité le résultat de l’incapacité du gouvernement à mener à bien les réformes structurelles dont la France a besoin pour relancer durablement son économie : investir dans la recherche, soutenir les entreprises innovantes, favoriser l’emploi des jeunes, assurer la conversion vers une économie verte…
En lieu et place, l’UMP préfère soigner sa clientèle électorale en défiscalisant les heures supplémentaires, en exonérant les droits de succession et en supprimant l’ISF (une perte sèche de 2 milliards d’euros pour le budget de l’Etat qui bénéficie aux 0.1% des français les plus riches), tout en remettant en cause les politiques de redistribution pourtant essentielles à la croissance comme le RSA.
Comme pour lever un écran de fumée sur cette gestion désastreuse des comptes de l’Etat, le gouvernement cherche à faire passer sa réforme constitutionnelle d’équilibre des finances publiques. La Constitution verrait alors inscrit en son sein le principe d’équilibre budgétaire. Opération de communication aussi bruyante que néfaste puisqu’elle réduirait considérablement les marges de manœuvres du gouvernement en cas de nouvelle crise.
Les députés socialistes pensent qu’une telle réforme est inutile. Que le gouvernement s’engage d’abord à respecter les règles budgétaires du traité de Maastricht avant de penser à en imposer de plus exigeantes.