De l’informatique en hub au hub dans les nuages

Publié le 04 juillet 2011 par 10h11 @10h11

Il y a une dizaine d’années, l’ordinateur était le coeur de la vie numérique individuelle. Une décennie après, c’est l’internet qui devient le centre des multiples produits connectés de la maison. On l’appelle le « Cloud ».

De nombreux débats sont ouverts sur des questions de sécurité de la donnée dans le sens où la mémoire de notre humanité serait en train d’être stockée sur un espace virtuel collectif (souvent plus privatif que collectif). Alors, nous tâcherons dans cet article de nous poser quelques questions : comment sommes-nous arrivés à cette situation ? Quels sont les enjeux pour l’usager ou les entreprises ? Existe-t-il une limite au développement des services en ligne ? Finalement, comment envisager le monde numérique dans 10 ans ?

La naissance du hub numérique

Pour présenter le hub numérique, prenons l’exemple d’une marque qui en a largement profité par l’intelligence de sa stratégie marketing.

Lors de la présentation de l’iPod en 2001, Apple avait largement participé à démocratiser le hub centralisé sur la machine. L’ordinateur devenait le lien central où tout était stocké : musique, film, vidéo… Avant d’être redirigé vers les différents « devices » téléphone portable, lecteur MP3, appareil photo…

Cette configuration a fait de l’ordinateur personnel un lieu incontournable où l’on est obligé d’être connecté régulièrement pour mettre à jour les autres produits. Cet ensemble était possible parce que toute l’industrie culturelle comme numérique fonctionnait sur des supports palpables. Les achats se faisaient uniquement en magasin, l’âge des boutiques en ligne encore trop « risqué » et trop rare pour laisser une place au tout en ligne.

Enfin, il y avait une question que tous les professionnels du marketing et de la communication aimaient à poser : quel est le problème n°1 d’internet ? Réponse : la crédibilité. Le web était trop jeune pour inspirer confiance, toute donnée sur internet était fondamentalement remise en cause par la majorité de la population : internet était risqué, peu sécurisé et pas assez fiable.

Le hub déporté

L’accessibilité au hub déporté a commencé par la possibilité de partager des fichiers en ligne. On pourrait prendre pour exemple le phénomène Skyblog en 2002 qui permettait facilement à tous utilisateurs de l’internet de partager photos et écrits. Ces cinq dernières années, il y a eu une accentuation de cette « mode » avec de nouvelles plateformes du type WordPress ou Tumblr. Mais le phénomène ne s’arrête pas là, le hub déporté s’est fortement développé avec l’apparition des smartphones. C’est l’objet qui a permis aux ingénieurs et développeurs de repenser autrement notre univers informatique. Géolocalisation, 3G, et applications mobiles, on se connecte différemment et l’information ne se trouve plus sur nos ordinateurs, mais elle est fractionnée sur de multiples services hébergés : Dropbox, Facebook, Box.net, Google Docs, Picasa…

Souvenez-vous de la question « quel est le problème n°1 d’internet ? » La réponse en 2011 serait entièrement différente. Internet est l’endroit où la majorité de la population vient consommer chercher l’information. Aujourd’hui, le problème n°1 serait sûrement que « sur internet, il y a tout – souvent en double voir triple ». À quoi bon stocker lorsque nous pouvons tout héberger ?

À l’heure où le stockage en ligne est désormais une pratique courante, les grandes multinationales se battent pour maîtriser l’écosystème numérique des citoyens. Google de par son coeur de métiers (moteur de recherche) centré sur l’Internet a été l’un des premiers à dégainer : un compte Google pour gérer mails, contacts, calendrier, documents… La limite ? Sa réputation : Google a été longtemps vu comme le méchant qui stocke et revend vos données ! Depuis quelques années, même si cette réputation est encore présente, c’est Facebook qui a récupéré l’étiquette du vilain petit canard.

Les autres grandes sociétés, Apple en tête commence à proposer des solutions « Cloud » avec une autre philosophie. Pour la firme à la pomme, le « nuage numérique doit être utilisé pour orchestrer les flux de données plutôt que les contrôler. C’est le nuage comme un référentiel central pour les applications, musiques, médias, documents, messages, photos, sauvegardes, réglages, et plus encore.

“Nous allons rétrograder le PC pour être simplement un appareil”, a déclaré Steve Jobs. C’est la philosophie qu’actionmiroir.com avait déjà évoquée lors de ses prédictions 2011. Une informatique avec moins de puissance brute, mais plus d’intelligence. Des appareils qui fonctionnent ensemble, savent ce que nous voulons faire et nous évitent de nous contenter de l’ordinateur.

Quel avenir pour le numérique en ligne ?

Beaucoup continue de parier sur la domotique, c’est-à-dire un flux de données connecté à tous les objets de la maison. Nous avons alors deux approches : celui de l’importance de l’objet pour l’usage d’une donnée connectée ou encore celui de l’importance de la donnée connectée qui sert et crée de nouveaux objets et de nouveaux besoins. C’est un petit peu les deux points de vue que tendent à défendre Apple vs Google comme aime à le dire Hiner Jason, rédacteur en chef de TechRepublic, ancien responsable informatique et journaliste primé.

Toute la stratégie de Google est basée sur l’avenir, et non pas l’Internet comme il l’est aujourd’hui. Google fait le pari que l’accès au haut débit aura à faible coût, un accès Internet ubiquitaire dans un avenir proche, c’est-à-dire un internet qui a la capacité d’être présent en plusieurs lieux simultanément, y compris les connexions de fibres dans les bureaux et les maisons. Un réseau mondial, ultra rapide avec une large bande mobile dans presque tous les coins et recoins de la planète. Cette vision est ambitieuse quand on voit encore les campagnes françaises privées de connexion… La question centrale est de savoir qui va payer pour déployer cet ambitieux réseau ?

Un autre acteur travaille maintenant depuis quelques années sur ce qu’il appelle “un internet plus intelligent”, nous parlons d’IBM. Lors de la rédaction de cet article, nous n’envisagions pas de parler de ce géant du software, mais lorsque nous sommes allés sur le site internet d’IBM, la première page était consacrée au sujet : “Jeudi 7 juillet, IBM vous propose un tour d’horizon du Cloud : une perspective sur les grandes évolutions technologiques, d’aujourd’hui et de demain, des retours d’expérience sur l’usage, une évaluation approfondie des impacts sur l’informatique et des opportunités qu’il représente pour votre entreprise.”

Vous l’avez compris, pour tous ceux qui souhaitent pousser le sujet de façon opérationnelle : IBM Culture Cloud 2011 est sûrement fait pour vous.

Allez plus loin ?

OWNI

IBM