Etat chronique de poésie 1258

Publié le 04 juillet 2011 par Xavierlaine081

 

1258

Je ne sais que dire ni que faire

En cet état de révolte permanente

Qui me broie et me mine

Et me coupe de tous mots

Me laissant aphone

Dans la marge d’un monde exécré

.

Sans doute me dira-t-on irascible

Peut-être trouvera-t-on dépressive

L’idée même de ne plus supporter

Un univers où l’homme n’est qu’objet à broyer

Dans le silence et l’indifférence de ses semblables

.

Chacun saura me dire

Que les choses sont ainsi

Depuis que les hommes sont hommes

Et que rien

Ni cris

Ni larmes

Ne changera rien

A l’affaire entendue

Que le mieux sera donc

De rester entre soi

A dire quelques fadaises

Sur le temps qu’il fait

Ou qu’il fera

Ou aligner des mots sans queue ni tête

Dont la profondeur sera mesurée

A l’aune de leur incompréhensible langage

.

Mais toujours je rêverai

D’appeler un chat un chat

Parce qu’il n’est pas un chien

D’appeler crime ou meurtre

Ce qui relève de ces actes de violences

Fomentés ou couverts

En ces lieux de grand banditisme

Où les portefeuilles sont rois

Et reines les cupides soifs

.

Admettons que mon temps soit compté

Que je doive pour satisfaire aux banques qui me talonnent

Répondre aux exigences d’une course

Que mes choix m’imposent

Admettons

Il n’en demeure pas moins la soif de vivre

Autrement et autre part

Que sur la rive de ce fleuve

Charriant sang et os

Dépouilles et ordures

Mêlées aux infinies lamentations

De femmes et d’enfants violés

D’ouvriers suicidés

.

La machine à broyer est certes en place

Mais elle ne fonctionne pas seule

.

Manosque, 1er juin 2011

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