Peaux humides de sueurs froides, papiers tellement crus que l’on croirait y voir l’infini ; tissus tissés à même le regard des anges, avec le derme fessier de quelque démon…, tout, autour de nous, est trames et traits, mêmes que les murs en transpirent des graffitis hautement colorés.
Je suis, du verbe suivre, ma bonne étoile, je suis ...né bulleux d’une nébuleuse spiralée ; je suis, du verbe suivre, le fil de ma propre pensée, de ma mémoire défectueuse ; mais, cette pensée, cette pauvre mémoire sont-elles vraiment miennes ? Ne me parviennent-elles pas de quelques autres, de quelques ombres croisées dans la lumière galactique ?
Je suis le fil de la trame…, du verbe suivre puisqu’il est difficile d’être du verbe être !
Ariane, ma sœur, je tourne, où te caches-tu, où es-tu en ces méandres rouges de mes propres ratures ?
Je trace, donc je suis, du verbe suivre, conduire, mener…, où ? Comment ? Pourquoi ?
Devenir tout simplement ? Poussière d’un trait d’union entre nous, mais vous, me suivez-vous ? (…)
Jouer, danser, écrire ou peindre…, tout est graphies autour de nous et en nous ! Je trace, donc je suis ma bonne étoile, pour pouvoir tourner la page, un jour de grand trait.
Tirer le trait jusqu’à la fin des certitudes, jusqu’au bout de la réalité ; écrire jusqu’aux non-temps comme il y a des non-lieux, d’une seule vie, jusqu'au-boutisme des mots, jusqu’aux confins du rêve ou du trait ; c’est partout du pareil au même, à l’extrême de la couleur, à l’aboutissement du geste, d’un dernier soupir qui ouvre à la vie, dans le grand bouquet final d’une graphie qui s’expose à l’infini de l’éternité (…)