L’histoire : «Nous ne sommes pas seuls». Il existe, aux confins de notre univers, une planète mécanique abritant 2 races de robots guerroyant pour le pouvoir. Ces robots ont la faculté de se transformer en véhicule de toutes sortes car, comme chacun sait, les extraterrestres ressemblent tous à des camions de pompiers ou des Airbus A380… La planète ayant mal terminée après une explosion en chaîne de stations-services, les robots ont décidé de continuer la bataille sur Terre. On assiste ici à la fin de la confrontation, après 2 épisodes mémorables (à vous de décider si cet adjectif est ironique ou non).
Mon avis : Pour peu qu’on soit un garçon entre 15 et 35 ans, le film aura au moins l’effet d’une madeleine de Proust avec ses transformations de Porsche et de camion américain en robots sur-armés. Qui n’a pas eu entre ses mains, étant enfant, un jouet de ce type? (Si ce n’est pas le cas, soit vos parents n’étaient pas sympas, soit vous ne l’étiez pas suffisamment et alors là, je ne peux rien pour vous).
Des effets spéciaux maîtrisés permettant d’obtenir une fluidité et un réalisme sans faille, autant dire que les robots sont absolument parfaits. Les carrosseries sont rutilantes et le moindre joint de culasse est visible à l’oeil nu. C’est beau, c’est chouette.
Cela est-il aujourd’hui suffisant pour faire un bon film? La réponse est, bien entendu, non car il y a trois choses nécessaires pour en faire un; Un (bon) scénario, un (bon) réalisateur et des (bons) acteurs.
Ici, malheureusement, tout le monde répond aux abonnés absents.
L’histoire est d’une bêtise affligeante. L’idée de base est déjà un non-sens. Pourquoi des robots mécaniques viendraient sur une planète composée aux 2/3 d’eau pour se battre? La Lune ou Mars ne seraient-elles pas un terrain plus propice pour leur bien-être? Dans Transformers 3, les méchants ont pour but d’amener leur planète d’origine sur Terre par le biais d’un portail de téléportation. Il semblerait donc que l‘intelligence robotique soit finalement surestimée… Les humains tentent vainement d’exister en cherchant à anticiper les manoeuvres des uns et des autres sans grand succès mais on est compréhensif car la tâche n’est pas aisée. Les rebondissements sont dignes d’un téléfilm de série Z et l’humour complètement “has-been” ne sauve pas du ridicule certaines scènes.
Il faut pourtant l’admettre, le réalisateur, Michael Bay, a fait un effort pour limiter le montage et les images épileptiques comme il en a eu l’habitude par le passé avec Bad Boys ou Rock. Cependant, il ne parvient pas à enchaîner les scènes entre elles et à approfondir son sujet. Il a pourtant un excellent sens du cadre qui transparait dans ses images et les couleurs employées. Malheureusement, il a fait le choix de se concentrer sur l’aspect technique du film et non sur l’histoire et ses acteurs.
Ces derniers sont en roue libre du début à la fin. Certains sont clairement ici pour cachetonner et payer leurs factures. Sinon que viendraient faire dans cette galère John Turturro ou Frances McDormand par exemple? Shia LaBeouf, le petit jeune du film est bien parti pour devenir une étoile filante d’Hollywood. Livré à lui-même avec deux expressions à jouer, espérons qu’il ait un plan B après Transformers pour rectifier le tir sinon son CV va se résumer à une courte lignée de nanars et de séries B. Ne parlons pas de la remplaçante de Megan Fox (éjectée de la franchise pour avoir comparé Michael Bay à un nazi), son talent de comédienne explose lors du premier plan du film : un travelling sur ses fesses.
Dans la filmographie de Michael Bay, il y a pourtant à mon sens un film à sauver. Le presque réussi The Island avec Scarlett Johansson et Ewan McGregor. Pourquoi? C’est simple : histoire sympa, acteurs et réalisateurs impliqués. C’est loin d’être parfait mais cela montre que Bay est capable de faire quelque chose quand il le souhaite. Avec Transformers 3, il a pas voulu et ça s’est vu. Il veut désormais confier la franchise à d’autres, voilà enfin une décision pleine de bon sens.
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