Les sucreries ne seraient pas si mauvaises pour les enfants et pourraient même réduire leur risque de plus de 22% de devenir obèses ou d'être en surpoids plus tard dans la vie. Cette étude qui mesure l'effet de la consommation de confiserie sur la santé des enfants, menée par des chercheurs de l'Université de l'état de Louisiane, du Baylor College of Medicine (Houston), publiée dans la revueFood & Nutrition Research, suggère que manger des bonbons et du chocolat durant l'enfance n'est pas un marqueur de risque significatif pour la santé.
Cette étude américaine a évalué le régime alimentaire de plus de 11.000 enfants et adolescents pendant plus de 24 heures. Leur consommation de confiserie a été mise en regard de leur consommation totale de calories, leur volume de graisse corporelle et d'autres critères de santé cardiaque, comme l'hypertension artérielle et le taux de lipidémie. Les enfants qui consomment des bonbons ou du chocolat consomment certes plus de calories, mais s'avèrent moins susceptibles d'être en surpoids ou obèses.
Cette étude basée sur un «instantané» de données recueillies à un moment donné a des limites comme ce laps même d'une seule journée d'étude de l'alimentation des participants. Elle ne peut donc prétendre refléter parfaitement les habitudes alimentaires. Les niveaux d'activité des enfants n'ont pas non plus été clairement mesurés, et pourraient avoir été plus élevés chez les amateurs de confiserie. L'étude a néanmoins inclus 11.182 enfants et adolescents (âgés de 2 à 18 ans) participant à l'étude Nutrition Examination Survey (NHANES 1999-2004). Des entretiens automatisés ont permis d'évaluer l'apport alimentaire au cours des 24 dernières heures, les parents rappelant l'apport alimentaire des enfants âgés de cinq ans et moins.
Les consommateurs de bonbons et de chocolat ont été définis comme ceux qui consomment n'importe quelle quantité de confiserie et ont été classés en 3 catégories: ceux qui mangent tout type de confiserie, les consommateurs de barres de chocolat, les consommateurs de bonbons. L'apport total en calories, en lipides et en acides gras a ensuite été évalué, les mesures de poids corporel, les estimations de qualité de l'alimentation et de facteurs de risque cardiovasculaire pour chaque groupe ont été effectuées.Les chercheurs ont évalué 7.049 enfants âgés de 2 à 13 ans et 4.132 adolescents âgés de 14 à 18 ans. Environ un tiers des enfants et des adolescents étaient consommateurs de bonbons et de chocolat et la consommation était plus fréquente chez les filles que chez les garçons. Les consommateurs de confiserie recevaient un apport énergétique total (2.249 kcal) supérieur aux non consommateurs (1.993 kcal), un apport en sucre supérieur également (28g vs 23g).
Les chercheurs constatent que:
· Le score de qualité alimentaire n'est pas différent avec ou sans consommation de confiserie, mais néanmoins significativement plus faible chez les consommateurs de barres de chocolat.
· L'indice de masse corporelle (IMC) et le tour de taille sont inférieurs chez les consommateurs de confiserie (IMC: 19,5) par rapport aux non consommateurs (IMC 20,1).
· La probabilité d'être en surpoids ou obèse s'avère plus faible chez les consommateurs de confiserie que chez les non-consommateurs. Comparativement aux non-consommateurs, la probabilité d'être en en surpoids est inférieure de 22% chez les consommateurs de produits de confiserie (OR: 0,77, IC: 95% de 0,68 à 0,90), et les risques d'obésité sont inférieurs de 26% chez les consommateurs de produits de confiserie (OR: 0,74, IC: 95% de 0,66 à 0,82).
· Les effets sur ces résultats tenant compte de l'activité physique ne sont pas précisés dans l'étude.
· Aucune différence n'est constatée sur les facteurs de risque cardiovasculaires entre les consommateurs et les non-consommateurs.
Ces résultats suggèrent que manger des bonbons et du chocolat durant l'enfance n'est pas un marqueur de risque pour la santé, chez les enfants et les adolescents.
Source:Food & Nutrition Research 2011. 55, 5794Association of candy consumption with body weight measures, other health risk factors for cardiovascular disease, and diet quality in US children and adolescents: NHANES 1999-2004.(Visuel PNNS)
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