Spéciale dédicace à toutes les Myriam, Barbara, Michèle, Ani, Anna-Maria, Cécile, Samia, Céline, Anne, Bénédicte, Anne-Lise et toutes les mères d’ici et d’ailleurs !
Dès l’Antiquité les Grecs célébraient Rhéa, la mère de Zeus. Depuis un siècle on fête la mama, la madre, the mother une fois dans l’année… Mais dans notre Occident chrétien la mère est glorifiée depuis 2000 ans au travers de la Vierge, car comme disait Pagnol, « la Sainte Vierge elle en a eu qu’un (enfant), mais il lui en a fait voir celui-là » !
Donc pour faire un clin d’œil à toutes mes copines mère de famille (et accessoirement à tous ceux qui ont des mères !), j’en profite pour vous montrer trois tableaux, trois représentations de la Vierge.
Tout d’abord, il faut dire que le culte marial n’a commencé véritablement qu’au XIIIe siècle. Le Moyen-Âge est sous le charme de la Vierge et tous les portails de cathédrale lui donnent la meilleure place. Cette Vierge est une reine du ciel et de la terre.
Sur le tableau vous pouvez la voir, elle en impose ! Elle est sur son trône. C’est la Vierge en majesté qui s’inspire des représentations byzantines.
Ensuite vous pouvez voir une Pietà (ou mater dolorosa). C’est une Vierge bien plus humaine qui pleure sur le front sanglant de son fils. Elle a vieilli avant l’âge. Heureusement Marie-Madeleine est souvent à ses côtés pour la soutenir dans ces moments difficiles.
Avec la Renaissance italienne apparaît une Vierge plus maternelle, tournée vers son enfant, lui donnant parfois le sein. Elle n’est plus raide et dominatrice comme la Vierge en majesté. Elle s’adoucit, sourit… Mais, elle cache derrière son sourire ses angoisses… car elle a lu (en avance) la bible et qu’elle sait que ça finira mal. Ah ! les enfants c’est du souci !
Alors les amies, vous êtes-vous reconnues ? ! Non ?
Avouez qu’il sommeille en vous une reine qui impose la loi et qui terrasse les petits démons qui ne veulent pas se doucher ou manger votre sublime soupe aux 5 légumes !
Il y a bien aussi en chacune de vous une mater dolorosa qui gémit sur le carnet de notes ou sur la nouvelle fiancée de son fiston adoré !
Et il y a surtout, j’en suis sûre, une mama qui savoure les moments de douceur et de complicité avec sa progéniture chérie !
Ne vous en déplaise, ces images de la Vierge ont forgé nos représentations de la mère. Alors admirons sans réserve ces chefs d’oeuvre mais n’oublions pas non plus de lire ou de relire « Le deuxième sexe » de Simone de Beauvoir ou «L’Amour en plus : histoire de l’amour maternel» d’Elizabeth Badinter !
Bonne fête à toutes !
Crédits photo : RMN
La Vierge à l’Enfant avec le petit saint Jean-Baptiste dite « La Belle Jardinière » (C) RMN / Jean-Gilles Berizzi
Pietà de Villeneuve-lès-Avigno(C) RMN / René-Gabriel Ojéda
Maestà de Cimabue (C) Archives Alinari, Florence, Dist. RMN /