Cathy Bailey est une jeune londonienne à qui tout sourit dans la vie lorsqu’elle rencontre Lee, videur en boîte de nuit et policier de jour. Coup de foudre immédiat et début de liaison idyllique. Toutes ses amies l’envient. Il est non seulement très amoureux mais séduisant, charmeur, attentionné, l’amant idéal et Sylvia, en particulier, la meilleure amie de Cathy, en devient jalouse. Romance banale, simple petit livre pour l’été? Loin de là! Il s’ouvre et se termine sur deux procès, à quatre années d’intervalle, 2004 et 2009. C’est un thriller. Le danger rôde à chaque page. Une atmosphère menaçante plane sur les jeunes amies. Il y est question de soupçons, de coups, de violence morale et physique, de folie et de crimes, de prison et de récidive, bref du mal absolu qui ne s’arrête jamais, pas même par la justice des hommes.C’est une lecture haletante car tout du long se pose le problème pour le lecteur de la crédibilité de la narratrice, cette Cathy-Catherine qui écrit son journal et qui se dit victime de harcèlement et de violences sexuelles de la part de l’homme qu’elle aime et qui purge pour cela une peine de trois ans de prison. Elle était insouciante et libre avant de connaître Lee. Elle sortait la nuit avec ses nombreuses amies et, très jolie, accumulait les conquêtes d’un soir mais désormais elle s’enferme chez elle, victime de tocs et d’une sorte de paranoïa pour laquelle elle a dû être enfermée deux fois en psychiatrie. Elle se sent constamment épiée, poursuivie, constate des vols réguliers chez elle. Elle souffre de crises de panique et doit contrôler, suivant un rituel très précis, la fermeture de ses portes et fenêtres pendant des heures. Le pire, c’est lorsque ses amies se détournent d’elle à leur tour, toutes convaincues de sa folie. A ce stade du récit , je me suis sentie perdue. Qui croire? De quoi s’agit-il au juste? De folie ou de violences dans un couple? Est-ce la femme qui ment, dénonce et envoie l’homme qu’elle aime en prison ou est-ce l’homme qui bat, menace et tue celles qu’il dit aimer? Le doute subsiste jusqu’au dernier moment. Un bon polar par conséquent, bien mené et vite lu. Bonne première lecture de vacances pour moi qui entre dans le challenge de Cynthia.Comme ton ombredeElizabeth Haynes,(Presses de la cité, mars 2011, 462 p) Traduit de l’anglais par Sylvie Schneiter)