Le retour des New Yorkais ne passa pas inaperçu, bien au contraire, il était énormément attendu. Peut-être était-ce même l’album le plus attendu des années 2000, tant Is This It fut et continue d’être loué.
Le renouveau apporté par The Strokes, ou, tout du moins, qu’ils ont contribué à apporter, se vit légèrement oublié sur ce deuxième album sorti en 2003. En effet, Room On Fire poursuit certes sur la lancée de son prédécesseur de 2001, notamment dans la durée (du disque et des chansons) ou le fait que l’homogénéité entre les morceaux est grande, mais il y a un nouveau quelque chose qui l’en éloigne au moins un peu, si ce n’est beaucoup.
J’avoue que si j’avais tout de suite adhéré au groupe dès ses débuts, j’avais tout de même rapidement fini par les délaisser, la flamboyance des premières écoutes s’estompant finalement trop vite.
Ce n’est que récemment que je me suis plongé dans Room On Fire, alors que le quatrième était en cours d’écriture-enregistrement. Au final, j’admets sans la moindre hésitation que je préfère cet album au premier, mais, surtout, qu’il m’a totalement réconcilié avec le groupe que j’avais laissé de côté.
Pourquoi ? Eh bien, peut-être à cause, pardon, grâce à ce petit quelque chose qu’il n’y avait pas dans Is This It. Et, ce petit quelque chose, j’ai l’impression qu’il naît de l’envie des cinq membres des Strokes de se lâcher complètement, et sans vouloir jamais répondre à une quelconque attente de qui que ce soit, ni même en s’intéressant au bouleversement qu’ils ont engendré sur la musique de ce début de troisième millénaire.
La voix de Julian Casablancas n’a pour sa part rien perdu de son rauque.
Des titres comme « Automatic stop », le single tubesque « 12:51 », « You talk way too much » (qui commence pourtant très difficilement et pourtant, ce titre se révèle être un bijou !), « Meet me in the bathroom » (les premières notes mettent sur une très mauvaise piste, car c’est une petite bombe !), ou encore le magnifique final « Can’t win ».
La peinture War/Game de 1961 par Peter Phillips sert de parfaite illustration à ce Room On Fire qui montre à quel point les Strokes sont un groupe qui entre en symbiose lorsqu’ils jouent, malgré la difficulté qu’a pu représenter l’idée de créer une suite au cultissime Is This It.
Room On Fire n’est, à mon avis, pas un chef-d’œuvre, tout comme Is this It ne l’est pas. Mais il est une très belle épopée rock par un groupe inspiré et très jouissif, et cela s’entend. The Strokes possèdent une énorme renommée tout à fait méritée. Mais je ne sais pas ce que j’attends pour écouter les deux suivants…
(in heepro.wordpress.com, le 04/07/2011)