Actuellement, l’artiste a partagé une douzaine de travaux, j’ai complètement plongé dans deux d’entre eux : Le Messager et Sénile, courtes nouvelles qui mêlent héroic-fantaisy, humour… sans compter la présence de nombreux éléments qui devraient plaire aux rôlistes.
Mon coup de cœur va au Messager… voici la bête :
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C’est bigrement bien fait. Cliquez ici pour lire l’album sur le site de Manolosanctis ou ici pour accéder directement au profil de l’auteur.
Andy vous aiguillera certainement sur The Bloody Bastards, un récit qu’il développe ardemment et qui nous emmène aux confins d’un monde futuriste. Un bon mélange de science-fiction, d’univers post-apocalyptique, d’êtres fantastiques… un décor riche sur lequel évoluent des personnages un brin déjantés. Dans cet univers – de 7 épisodes – on sent également l’influence des jeux de rôles dans la construction du scénario, peut-être trop parfois (?). Le voyage graphique m’a énormément plu, mais j’ai du mal à suivre le rythme narratif encore – car en évolution, l’auteur les retravaille régulièrement – trop saccadé pour moi…
Une mise en bouche ? Voici un extrait de la préface du premier épisode de Bloody Bastards :
« Une cité dôme conçue en partie en prévision de guerres nucléaires qui n’eurent jamais lieu… Une ville à moitié enterrée et censée être un havre de paix, à l’époque des guerres pour le pétrole (bien qu’elles leur survécurent), pour l’homme alors même qu’elle le confinait dans ses plus bas instincts de claustrophobes, comme on enfermerait autant de rats de laboratoires dans une cage… La seule solution ? Se battre (ou mourir) ».
Andy, d’où tires-tu l’inspiration pour créer tes univers ?
De tous horizons, de jeux comme de films : à une époque, j’étais un vrai gamer (moins maintenant)… Des trucs comme Mad Max, la série des Fallout sur pc (qui m’a grandement influencé, j’avoue), Le Seigneur des anneaux (que ce soit les films, les bouquins ou les jeux qui ont suivis) ou encore des classiques de la sf comme les Cantos d’Hypérion. J’étais un vrai fan de Warhammer fantasy battle à une époque (je jouais bretonnien pour ceux que ça intéresse : une faction très belle, mais très peu jouée). Voilà, j’ai pas de filon en particulier, un peu de tout en fait.
Quoiqu’il en soit, même si j’ai réellement accroché sur ses univers médiévaux, le coup de crayon qu’il donne à ses travaux (en général) vaut largement le détour ! En tant que lectrice, j’ai apprécié ses choix d’angles de vue et d’agencements de planches qui offrent une bonne fluidité et une bonne dynamique de lecture, une bonne perception des mouvements aussi. Ses travaux à l’aquarelle m’ont séduite et la note de fraicheur qu’ils distillent est au service de la tonalité du récit (souvent drôle, parfois décalé… « Comme il vous siéra Sire ! (…) Ras-’cul d’leurs conneries !!!! ») et du contexte historique dans lequel les intrigues se déroulent (Moyen-Age).
Sur les récits futuristes en revanche, deux ambiances pour le moment. Pour certaines, on est face à une colorisation assez lourde qui s’impose au lecteur. Pourtant, je n’ai pas trouvé que les ambiances graphiques étaient saturées. Les couleurs s’affrontent et renforcent ainsi le côté mordant qu’il souhaite donner à son univers. Elles servent le rythme du scénario. Dans certains épisodes (le cinquième par exemple), on accède à des planches en noir et blanc : bon contrastes, bon jeu de perspectives… à voir quand le tout sera finalisé !
Mais au juste, combien de temps passes-tu sur la réalisation (du croquis à l’encrage) d’une planche ?
Cela varie très fortement : En général, un mois pour un story board complet (46 planches) mais je suis lent comme dessinateur, je base tout sur la recherche des bons angles pour la dynamique de mes planches ce qui prend du temps pour réaliser un bon découpage…. Ça peut prendre deux jours de plus par planches, (un jour pour le crayonné et un jour pour l’encrage soit environ huit heures de travail) comme ça peut prendre des semaines suivant l’angle choisi. En général, ça doit être court (si ça cale, c’est que les angles choisis sont trop plats, pas assez dynamiques et donc qu’il faut les changer). Mais j’avoue ne pas être suffisamment productif. Par ailleurs et à titre indicatif, il me fallait une semaine pour finaliser une planche à l’acrylique (note qu’il m’a fallu seulement cinq jours pour réaliser l’intégralité de The Messager du story board à la couleur, mais j’étais dans une bonne passe)… Pour revenir à la couleur, il me faut six fois moins de temps pour en finaliser une sur Photoshop. Enfin et pour finir, un ami a dit de moi que j’étais un dessinateur d’instinct : c’est très vrai. Je privilégie le dessin à la production (malheureusement… pour moi).
Je vous invite donc à visiter son profil sur Manolosanctis et découvrir par vous-même ce qu’il a mis en ligne. Je vous préviens d’avance, les chapitres de Bloody Bastards sont en voie de finalisation. Les premières pages donnent une idée de ce que deviendront bientôt les croquis de fin d’albums. On est encore face à différentes pièces d’un puzzle (transitions internes aux chapitres et passerelles entre ceux-ci) mais l’ensemble nous sensibilise déjà aux potentialités de l’univers. L’ambiance des différentes parties est homogène, une tonalité se dégage… L’auteur doit construire les passerelles entre ces morceaux pas si éclatés que cela, travailler ses transitions, finaliser ses planches… Manque de temps d’une part, recherche de coloriste infructueuse d’autre part. Un petit tour sur le site de Manolosanctis pour cela (et si vous n’êtes pas encore membre… ça prend 30 secondes montre en main pour s’inscrire, c’est gratuit, plein de découvertes à la clé toussa toussa…) et laisser une critique après votre lecture. Je suis convaincue que ça donnerait un furieux coup de fouet à l’auteur pour finaliser tout cela et nous livrer quelque chose de chiadé. N’est-ce pas Andy ?
Tout à fait! La critique est par ailleurs salutaire et c’est l’œil du profane que l’on recherche par dessus tout à épater donc, n’hésitez pas!!!! (d’autant qu’il y a de forts belles choses à voir sur Manolo).
Andy Pecoraro tient également un site sur lequel on peut découvrir l’ensemble de ses croquis. L’auteur invite ses visiteurs à déposer leurs impressions sur les planches qu’il met en ligne et sur son travail en général.
Une visite virtuelle à faire :
http://www.le-site-de-tacite.com/
N’hésitez pas à cliquer sur les liens insérés tout au long de l’article !
Bon voyage !!!
Merci à Monsieur Pecoraro pour sa patience & sa disponibilité, son accueil & la confiance qu’il m’a accordé en partageant ses planches pour que je puisse les insérer dans cet article !!
Une bien belle rencontre en tout cas !