Têtes Raides @ Paris – Solidays – 26/06/2011

Les Têtes Raides et les Solidays c’est plus qu’une histoire d’amour, c’est la quatrième fois que le groupe vienne jouer. Et en ce jour du 26 juin, ces grands monsieur et leurs poésies revendicatives ont offert au public un set complet jouissif et très intéressant. Christian Olivier et ses acolytes ne se sont pas contentés du minimum (malgré les 1h de concert imposée) mais bien plus.

Un show équilibré donc, alternant morceaux récents et anciens. On se laisse charmer avec le flamenco made in Paris de « Fulgurance » qui nous transporte avec ses guitares électriques lors du refrain :

Fulgurance offre-moi cette danse
Injecte-moi les flammes de la transe
Fulgurance offre-moi cette chance
Envole-moi à m’en perdre les sens

L’ambiance dansante et joyeuse d’ »Angata » offre quant à elle un discours sans équivoque sur une rythmique ska

Des lambeaux de culture
Des bidons des ordures
Des avions dans les murs
De la démocrature

Christian Olivier a réinventé la recette ancienne de la chanson-portrait en nous offrant une ode à un mécano qui existe vraiment, quelque part en banlieue parisienne. « Gérard« , une chanson OVNI de l’An Demain transpire la plume poétique des Têtes Raides. A peine 20min de concert, et le public est déjà nombreux reprenant en chœur les paroles. Le rythme devient plus enivrant. Entre le politisé  »Prison » et le rock mordant bien bercé de désillusion et de pessimisme de « L’An Demain« , on pose notre demi de despé (ah oui, seul bémol du festival, on ne vous sert pas de pinte … dommage) et on se mêle à la frénésie rock de « J’m’en fous« .

On retrouve dans cette chanson le bel esprit de l’album Fragile. Les Têtes Raides restent un groupe de ROCK, et on le ressent dans ce véritable hommage à leurs origines musicales. La « Météo » nous a interpellé avec cette phrase « On est sorti de la chanson, mais c’est pas grave on y revient« , puis a été bien clémente avec nous, et sous une chaleur étouffante, nos yeux brillaient dès que Christian Olivier commença à dire « … le 10 janvier 2010, un garçon nous a quitté…« .  Un bel hommage à Mano Solo et son « C’est pas du gâteau » retentit, repris par un public nostalgique d’un rebelle aux cris brûlants et sa révolte sincère. On chavire dans ces mélodies, le refrain de « C’est pas du gâteau » nous prend à la gorge et nous laisse de sacrés bleus à l’âme. Parce que, mine de rien, enfants de cette génération Mano Solo, le shalala ne retentit plus comme avant dans nos coeurs.

Les yeux mouillés et le coeur lourd, « Ginette » embrase la foule. Moment clef du concert lorsque la scène n’est éclairée que par une lampe à incandescence (bon il faisait jour aussi) qui se balance. La musique s’envole comme cette lampe que le chanteur lance pour accompagner le mouvement dansant de la foule. Malgré la fatigue, on garde les bras bien hauts, et on chante à tue-tête (comme disait ce sympathique Ben Mazué dans sa Confessions D’un Rap Addict « Si le ridicule tuait, ça ferait longtemps que je serai mort »).

Et pour terminer, un immense « Iditenté » hymne à la tolérance, qui clôt un show convainquant et somptueux. Les Têtes Raides ont mis le feu aux Solidays et nous ont encore « appris » que la vie était belle et qu’il fallait en profiter à 300% de ces moments de fulgurance !