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Par Venise19 @VeniseLandry
Aussitôt l’annonce de la disparition de Vous m’en lirez tant des ondes et de Six dans la cité, et son mince segment littéraire, l’alerte a été donnée dans le milieu, les écrivains et éditeurs se demandant : « mais où allons-nous pouvoir parler de nos livres !? ». Avec les réseaux sociaux, on s’entend parler, et ça tombe bien, l’union fait la force ! Deux groupes se sont rapidement formés sous des titres explicites : Pour une émission littéraire à Radio-Canada et Pour une émission littéraire à ARTV. Dans un premier temps, l’émotion prédominante des fils de discussion était la consternation, la suivant de près, une étincelle de rébellion "pas question de se laisser faire".
Et puis, hop, quelques semaines plus tard, Cyberpresse nous apprend qu’à l’automne, Marie-Louise Arsenault animera une émission littéraire quotidienne du lundi au jeudi, de 20h à 21h, à la Première Chaîne de Radio-Canada (RC). Cet été, elle dirige déjà On aura tout lu le dimanche de 14 à 16h.
Réactions : surprise et satisfaction, quatre heures par semaine à parler de littérature. Un soupçon d’inquiétude demeure à la fameuse question encore sans réponse "quelle forme va prendre ce quatre heures ? «Une heure éclatée qui intégrera club de lecture, débats et prestations en direct» c’est ce que nous en savons de la bouche même de son animatrice, Marie-Louise Arsenault.
Pour une émission littéraire à ARTV, ce groupe facebook attend des idées, tout en jonglant, j’imagine, avec celles qui sont déjà sur la table. Pour le moment, le plus heureux étant de savoir que ARTV a à cœur d’en mettre une à l’horaire.
Tout cela m’a fait penser à nos amis Français et tout de suite à Bernard Pivot. Comment a-t-il fait, lui, pour tenir la barre d’une émission littéraire aussi longtemps ? Quelle était sa formule magique ? Et parce que j’y pensais fort, j’ai déniché un article dans Le Nouvel Observateur, réalisant que dans l’Hexagone, on se pose les mêmes questions que nous :
La question revient au même rythme que les nouvelles formules: peut-on encore parler de littérature à la télévision?
On voyait bien que toutes les formules, même les plus étranges, avaient été essayées. Entre littérature et télévision, le lien ne se crée pas.

Et pourtant, il y eut Pivot. «Mais Pivot était un phénomène non reproductible, estime Patrick Tudoret, auteur de "L'Écrivain sacrifié.
« C'est à l'auteur de transmettre sa passion, pas au journaliste.»
«La critique s'adresse à des gens qui sont déjà des lecteurs. Avant d'y arriver, il faut passer par l'enthousiasme.»

« La manie du casting médiatique et la peur des invités bredouillants avaient déjà cours du temps de Bernard Pivot »

«Les chaînes considèrent qu'un programme qui réunit 500.000 personnes ne fait pas d'audience? Autant arrêter de parler de littérature.
À la suite de ma lecture de ces extraits, j’ai une grosse et bonne question pour vous :
Comment aimeriez-vous votre émission de littérature (à la télévision ou à la radio) ?
Lancez vos goûts, vos idées, même les plus folles ! Il sera toujours temps de couper la folie en quatre, à l'arrivée des contraintes de toutes sortes !